Récit de Elie Wiesel sur sa déportation quand il était jeune adolescent et sur la vie au camp, notamment à Auschwitz avant qu'il ne soit transféré. Wiesel et toute sa famille ont été déportés de Transylvanie, dans une région qui était sous zone hongroise. L'homme et les siens connaîtront avant la vie des camps, celle du ghetto.
La déportation et l'extermination des Juifs, Wiesel va surtout l'exprimer par la déshumanisation totale de son environnement qui touchera également les détenus. Cette femme que l'on veut faire taire et à qui on donne des coups, on la frappe jusqu'à ce qu'elle s'évanouisse. Et surtout, et cela va forcément orienter la vie de Elie Wiesel, le père de ce dernier qui, mourant, appelle son fils et dont Elie ne répondra pas aux appels, le laissant mourir dans son coin, exprimant sur le moment même le désir qu'il se taise de peur de recevoir des coups.
De cet événement, Elie Wiesel en tirera de la honte, du remords, de la colère aussi d'être devenu aussi inhumain que ses bourreaux. Et ce livre, La Nuit, sert sans aucun doute de catharsis, de libération de cette culpabilité avec laquelle Wiesel a longtemps vécu.
La Nuit trouve donc tout son intérêt dans cet aspect du livre. Il existe des centaines d'ouvrages sur la déportation et de témoignages sur l'enfer des camps de concentration. Et il est important d'y accorder, encore aujourd'hui, à chacun, un intérêt poussé car chaque témoignage, chaque instant de vie raconté par ces déportés apporte toujours une réflexion, un questionnement à chaque lecteur.
Le témoignage d'Elie Wiesel est digne d'être lu et entendu, même 80 ans après le début de la Seconde Guerre mondiale.