Trois personnes qui proposent à Sylvain Tesson de se joindre à une expédition sur le haut plateau tibétain à la recherche d’une panthère doit être la matière d’un bon roman… il n’en est rien avec celui-ci.
Les 38 chapitres (pour seulement 180 pages) offrent un récit décousu dont la hauteur du propos est à mi-chemin entre celui de l’étudiant en école de commerce de retour de son stage humanitaire (comprenez par là le fameux « ces gens là n’ont rien et sont tellement plus heureux que nous » que l’auteur ne nous épargne pas) et celui du grand-oncle un peu friqué qui part faire un safari au bout du globe et qui se désole de voir reculer les espaces sauvages.
On pourrait en rester au niveau du mauvais roman de gare si l’auteur n’avait pas rajouté un lieu commun toutes les 15 lignes (dont le non-moins fameux : « l’homme est un loup pour l’homme »), comme pour mieux étaler son érudition.
Le récit prend définitivement un tour pompeux au bout de 100 pages et on souhaite juste que l’auteur reprenne son vol pour Paris et laisse cette panthère et les tibétains tranquilles.
Le plus grand mystère de ce roman reste l’attribution du prix Renaudot.