Une enquête policière dans l'Algérie de 1988, pour un commissaire manipulé, père de famille, un peu dragueur et surtout en lutte contre sa hiérarchie pour des moments d'écriture franchement loufoque.
Pour traiter d'un sujet grave il choisit le polar, mélant trahisons, compromissions, luttes de pouvoir et système corrompu, pour sauver un collègue, arrêter un dangereux criminel, gérer ses amitiés, lorgner dans les soutiens-gorges et gérer les crises existentielles de ses enfants avec le soutien indéfectible de son épouse à qui" on ne la fait pas".
Un livre plein d'humour pour révéler les préoccupations de l'auteur, ici la veille des émeutes de la guerre civile, et un pays marqué par ses combats pour l'indépendance de 1962.
- La guerre civile sera traitée plus en profondeur sur trois ouvrages précédents, "Morituri", "l'automne des chimères" et "double blanc", nettement plus sombres.
Voilà une manière très plaisante de se plonger dans le drame de ce pays, permettant de souffler au rythme de ses péripéties pour en digérer d'autant mieux le propos.
Ecueils évités de cours d'histoire pompeux ou de religion avec un langage parlé, franc, direct, et surtout d'un grossier jouissif, mais emprunt de toute l'affection pour l'Algérie.
Explosions, courses poursuites et autres combats verbaux, pour un commissaire héroïque, qui tentera de dénoncer la crédulité des uns et les déviances politiques des autres avec autant de légèreté que de noirceur. La pauvreté et ceux qui ont choisi le bon camp et Llob au milieu...révélant la place de la femme, la montée de l'intégrisme et son combat digne d'un Don Quichotte.
Un policier moderne, paticulièrement imposant, intègre et fier, dans une sorte de combat de l'absurde dans un pays gangréné où de survivre est ce qui peut arriver de mieux.
Un final surprenant pour un polar passionnant qui est emprunt tout du long du désespoir d'un peuple plongé dans l'adversité.