La famille américaine riche et sans problème m'a paru loin, très loin de mes préoccupations. Mais elle est la victime parfaite pour une descente aux enfers. Le grand maître de l'horreur sait poser un contexte contemporain et nous y embarquer immédiatement. Cette fois, dès les premières pages nous avons accès à l'élément déclencheur : le maléfice lancé par un vieux tsigane repoussant qui fait maigrir progressivement Billy de manière irréversible. A quel point cette fatalité est-elle justifiée ? Billy mérite-t-il de mourir dans cette souffrance ? Il s'agit du genre de question que nous sommes amenés à nous poser tout au long de la lecture, sans jamais trancher de manière définitive.
Chaque personnage a son importance et sa consistance propre. Si Billy semble loin de nous, il est pourtant aisé de s'identifier à lui dès lors que son problème s'avère être le problème de toute sa famille et même plus que cela, le problème de tout un système, celui de la justice. Chacun des personnages à sa part d'ombre et de lumière, ils sont loin d'être des caricatures.
L'ambivalence de La peau sur les os, c'est sa capacité à faire du lecteur une marionnette. Je me suis sentie changer de bord plusieurs fois en me demandant qui de Billy ou de Houston avait raison quant au maléfice. Était-il le fruit de l'imagination de Billy ou un fait réel ? Enfin jusqu'à ce que l'auteur décide de tracer un chemin plus clair. De la même façon je n'ai pas pu me positionner quant à savoir qui de Billy ou de Taduz était le plus à plaindre dans cette histoire de vengeance.
Difficile d'en dire plus sans en dire trop. Je vous conseillerai donc simplement de lire ce roman au rythme effréné dont on ne fait qu'une bouchée.