Une plongée intrigante dans la pensée de Simone Weil, qui me pousse à la lire par le commencement... La Personne et le sacré est une synthèse de sa pensée, rédigée quelques temps avant sa mort. On ne peut que mieux comprendre les mortifications qu'elle s'est infligée en lisant ce texte. Humaniste elle l'est, mystique on le ressent d'autant plus. Comment atteindre cette part de notre âme, impersonnelle et donc sacrée, qui communie avec Dieu ? En créant le dénuement.
Là n'est pas le sujet de ce petit opuscule, qui concentre sa réflexion sur les limites du Droit et de la collectivité, qui ne sont pas suffisants pour faire le bien : par exemple, réclamer un droit, c'est toujours le réclamer pour soi, acquérir un bien pour soi, et pas pour diffuser le bien au delà de ses propres exigences de justice. La démocratie ne garantit pas non plus la bonne action, malgré ses intentions.
En résumé, la personne est sacrée, pour ce qu'elle renferme en elle d'impersonnel... c'est là la base de l'éthique chrétienne de Weil. Et le collectif seul et son arsenal d'institutions ne peuvent suffire pour prémunir de la laideur, du mensonge et de l'injustice. C'est aux hommes de veiller à ce qu'ils ne soient pas fait de mal aux hommes, à considérer cette part impersonnelle en chacun, pour diffuser le bien, c'est-à-dire la beauté, la justice et la vérité.
Le texte m'a donné une impression de pensée éparpillée, mais c'est surtout dû à la forme ramassée du texte, et il m'encourage à lire son oeuvre dans l'ordre, pour en comprendre sa structuration et donc sa pertinence.