La Perspective Nevsky est une nouvelle de Gogol qu’on pourrait découper en deux parties. Elle raconte un moment de la vie de deux passants qu’on suit individuellement.
La nouvelle commence par une longue description de la perspective Nevsky. Le narrateur nous décrit ce qui s’y passe et ce qu’on y voit à chaque heure de la journée, du matin jusqu’à la nuit tombée. Cette description m’a parut beaucoup trop longue et surtout très ennuyeuse, je pense d’ailleurs que c’est pour cette raison que j’ai mis autant de temps pour vraiment commencer à lire cette nouvelle, ce qui est dommage parce que la suite n’est pas mauvaise. Certes la description permet de créer un cadre à l’histoire et de nous y faire entrer mais cela devient lourd. À quoi cela peut-il bien nous servir de savoir que les passants aiment regarder les chaussures des autres ? À pas grand-chose à part nous faire perdre patience. Bref, après cette description étendue de la perspective Nevsky arrive enfin un peu d’action (tant attendue). Le narrateur fait un zoom sur deux passants qui ont chacun repéré une jolie fille. C’est alors que nous suivons les aventures du premier personnage. Mais alors qu’il commençait à y avoir de l’action, le narrateur stop son récit en pleine course et nous décrit le statut social du personnage. Ce phénomène est d’ailleurs souvent répété dans les nouvelles de Gogol, comme par exemple dans Le Journal d’un fou, chaque nouveau personnage qui apparait, qu’il soit principal ou secondaire, est systématiquement décrit et présenté, allant de son passé jusqu’à ses mœurs. Ce n’est pas inintéressant mais cela devient très vite pesant.
Passons maintenant à une note un peu plus positive, je veux parler ici de Piskariov, le premier personnage que nous suivons. Le narrateur nous le présente comme un peintre rêveur et timide, innocent et pur. C’est vraiment à partir du moment où il apparait dans l’histoire que j’ai commencé à accrocher à la nouvelle. C’est un personnage attachant pour lequel on ressent de la tristesse dans les événements qui lui arrivent. Il tombe peu à peu dans le monde onirique et ne veut plus en sortir à cause d’une malheureuse rencontre : une très belle demoiselle mais qui n’a rien dans la tête. Nous le suivons dans son naufrage sans pouvoir lui venir en aide.
L’histoire aurait pu se terminer par les mésaventures de Piskariov mais à mon grand regret le récit continu avec le lieutenant Pirogov, le deuxième personnage qu’on voyait au début dans la perspective Nevsky, en compagnie du premier. Cette suite balai ce qui a été dit précédemment dans l’histoire et laisse place à un personnage peu attachant et arrogant qui ne cherche pas la beauté de l’âme et la spiritualité comme Piskariov mais bien autre chose. C’est ce qui fait que la fin tombe à plat et nous laisse dans un sentiment d’inachèvement.
Les différentes leçons de cette histoire proposent une vision assez pessimiste de l’Homme et du destin car comme le dit si bien le narrateur : « Tout n’est que mensonge ici, tout n’est que rêve, et la réalité est complètement différente des apparences qu’elle revêt. ». La morale donnée dans cette nouvelle laisse à réfléchir sur la réalité des choses et surtout de leurs apparences.
La prespective Nevsky de Nicolas Gogol contient donc quelques petits défauts que d’autres verront plutôt comme des qualités, surtout pour ce qui est des descriptions. La nouvelle met en scène un personnage attachant mais est malheureusement remplacé par un autre qui l’est moins. Et pour finir, la moralité de l’histoire et l’histoire en elle-même montrent à quel point le destin est fait « bien étrangement ».