Avec La pesée des âmes, Pascal Manoukian invite le lecteur à se glisser dans la peau d’un reporter de guerre, addictif à l’adrénaline que génère le danger imminent des conflits.
Dans le champ de ruines qu’est devenue Alep, la survie est une gageure et un pari perpétuel, rythmé par les tirs de snipers et les explosions de mortier.
Ernest y rencontre des résistants, avec qui les échanges sont si précieux, parce qu’ils sont au coeur des combats et que le lien risque à tout instant d’être pulvérisé.
A Paris , c’est une autre guerre que livrent l’équipe de journalistes d’une chaine de télévision en passe d’être rachetée par un de ces hommes qui ont assis leur pouvoir sur une montagne de devises accumulées au fil de manipulations financières adroites. Le mode du reportage comme le réalise Ernest risque fort d’être mis à mal.
Dans ce roman dense et éprouvant, le métier de passion qu’est le reportage est analysé avec différentes focales : ce que ces absences à haut risque font aux proches, ce que vit sur place l’homme qui, derrière sa caméra, s’expose autant pour comprendre et transmettre, mais aussi le désintérêt des potentiels publics, et avec cette désaffection le risque de voir disparaître cette actualité au profit de mièvreries, sans intérêt mais qui sont source de profit.
Le roman est le fruit d’une expérience vécue et reflète la profonde connaissance du contexte géopolitique de notre époque et emporte le lecteur immergé lui aussi dans ces espaces de tous les dangers