Souvenirs d’avenir
L’intrigue de ce récit écrit à partir de 1910 et publié en 1912 se déroule en 2073, et un vieillard né en 1986 y raconte ses souvenirs de 2013, année où une épidémie de peste annoncée dès 1929 a...
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le 25 févr. 2017
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J'ignorais complètement que Jack London avait donné dans le récit post-apocalyptique mais avec "La peste écarlate", il n'est rien moins question que de la fin du règne de l'Homme dont les civilisations ont été violemment balayées par une bactérie homicide.
"Le monde magnifique et puissant que j'ai connu, aux jours de mon enfance et à ceux de ma jeunesse, a disparu. Il s'est anéanti. Je suis, à cette heure, le dernier survivant de la Peste Écarlate et seul je connais les merveilles du passé lointain. L'homme qui fut jadis le maître de la planète, maître de la terre, de la mer et du ciel, l'homme, qui fut un vrai Dieu, est retourné à son primitif état de sauvagerie et cherche sa vie le long des cours d'eau."
Le narrateur, le Pr Smith, fut un intellectuel, un lettré, un universitaire, un homme de la bonne société. En 2012 (le roman a été écrit un siècle plus tôt, en 1912), il a assisté, impuissant, au cataclysme. Seul survivant de son secteur, il ne tarde guère cependant à rencontrer une poignée d'autres rescapés. L'ordre des choses est irrémédiablement inversé : les faibles sont devenus les forts ; les intellectuels sont écrasés par les manuels. Acculés au pied du mur, les survivants de la peste écarlate n'ont plus qu'un double but : survivre et procréer.
Entre cette apocalypse et son récit, soixante ans ont encore passé. Le Pr Smith, devenu plusieurs fois grand-père, relate les faits à ses petits-fils - aux trois quarts sauvages - dans le but de les "civiliser" et de leur léguer son savoir. Hélas, son constat est amer : l'homme semble immuable et très rapidement, le besoin de dominer et d'asservir par la violence et la superstition pointe dans le coeur de la jeune génération...
Jack London est un conteur formidable. Avec une sobriété de mots extraordinaire il évoque des scènes épouvantables. Le rythme est très rapide, le lecteur retient involontairement son souffle, subjugué par la prescience de cet auteur du début du XXème siècle, et apeuré devant la peinture d'un scénario qui n'a absolument rien d'improbable. Bref, Cormac McCarthy n'a rien inventé.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes 2016 et Challenge PETIT BAC sept 2016 - juillet 2017 - Lettre E
Créée
le 23 déc. 2016
Critique lue 862 fois
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