Derrière un titre d'une longueur et originalité aguicheuse, mode qui commence sérieusement à devenir redondante dans le milieu littéraire des grandes librairies, se cache manifestement bien plus.
C'est un incroyable jeu de bluff de la part de l'auteure envers son lectorat. Pendant la lecture on ne sait jamais vraiment si le récit et les échanges entre l'ancienne Comaneci et elle-même sont vrais ou purement fictifs. Et c'est en partie ce qui rend ce roman si intéressant, on s'amuse presque à chercher le vrai du faux, les faits du romancé.
A travers la renommée montante le la petite prodige de la gymnastique, c'est tout un pays qui est analysé au microscope (dictature de Ceaușescu, surveillance, délations, restrictions, ...), mais aussi une critique acerbe de notre occident actuel (surcomsummérisme, pseudo-libertés, pauvreté, ...). A travers les conversations entre Comaneci et Lola Lafon ce sont deux systèmes politiques qui s'affrontent et se comparent et l'on constate qu'aucun des deux n'est forcément meilleur que l'autre.
D'autres sujets sont aussi touchés du doigt tels que la féminité et tout ce qui l'entoure, l'enfance et sa fin.
L'écriture est simple mais à la fois prenante. Lola Lafon a une écriture fluide telle les envolées d'une gymnaste des mots, technique que j'avais grandement aimé lors de la lecture d'Une fièvre impossible à négocier.
Le portrait touchant d'une petite fille que les adultes utilisent comme une poupée à des fins personnelles comme politiques.
Difficile pour moi de ne pas faire le parallèle avec les bande-dessinées Marzi, qui traitent elles aussi d'une enfance, certes normale comme pourrait la qualifier la Nadia Comaneci de ce roman, mais néanmoins témoin d'un régime totalitaire.
A lire si vous avez aimé "La petite communiste..."