CRAQUELURES CONJUGALES.
Une première scène à la nuit noire. Entre les flots et remugles d’une eau qu’on devine dangereuse, gardienne de secrets tortionnaires. Une atmosphère entre angoisse et fausses réjouissances face à cette scène s’écoulant dans un bar : couple heureux, couple de menteurs. Au début de leur discussion, on distingue déjà les craquelures du couple. Un doute s’installe mais pas à la hauteur des révélations qui vont jalonner le roman. De retour à la maison, c’est la découverte d’une atrocité ; l’enfer s’est invité chez eux. Le bébé n’est plus là. Qui. Quand. Comment. Débute le schéma classique d’une enquête.
Petit village. Population restreinte. C’est la possibilité de retrouver rapidement l’enfant. Et pourtant. Les soupçons pèsent sur chacun. On fouille. On creuse le passé de chacun, on déterre quelques arcanes oubliées ; animosités. Qui. Quand. Comment. Rengaine qui ne cesse de revenir. Chaque personnage devient un suspect. Une impression de jouer au cluedo.
Le bébé est retrouvé.
Doutes.
LA MERE EST OGRE.
Morgane. Mère éplorée. Mère au passé troublé d’un bébé au tombeau. Faute de suspect, comme à chaque enquête, l’oeil de la gendarmerie se tourne vers elle. Accuse. Malmène. Mère tortionnaire ? Mère maladroite ? Ou innocente ? Les pistes sont nombreuses, croissent au fil des pages. Une impression de patauger, d’être balayé par le vent.
Une histoire qui ne sort pas des sentiers du thriller, mais la plume de l’auteur, et cette focalisation sur la mère apportent l’originalité nécessaire au récit.