Un point sur l'édition
La Peur du Sage, est la suite directe du fabuleux Le Nom du Vent. Ce deuxième tome étant bien plus gros, les éditions françaises ont donc décidé, comme à leur charmante habitude de diviser le pavé en deux parties de tailles à peu près équivalentes qu'ils vendent chacun au prix fort.
Cette critique portera donc exclusivement sur le contenu de la première partie.
Le Nom du Vent étant la première journée, la Peur su Sage ouvre donc la deuxième journée (sur trois) où un Kvothe déchu raconte sa vie à Chroniqueur dans l'auberge qu'il tient désormais.
Une simple extension ?
Ce qui frappe de suite c'est le fait que les 450 premières pages de ce roman semblent avoir été arrachées au Nom du Vent tant elles paraissent en être que la simple extension. Aucune ellipse, on reprendre exactement là où on s'était arrêté et plus problématique, on va sur le même genre de péripéties qui s'avèrent très vite répétitives et lassantes. Les problèmes d'argent de Kvothe, la cruauté d'Ambrose, le babysitting d'Auri et les rencontres avec Devi et Denna.
Il ne faut pas s'attendre à ce que les choses se bousculent et s'éloignent de l'université et de ses environs jusqu'à la dernière centaine de pages.
Une plume toujours aussi exceptionnelle
Heureusement, Patrick Rothfuss pourrait être le rédacteur de votre papier de licenciement que vous prendriez plaisir à le lire. Cet homme à le don de vous emporter comme une brise d'automne emporterait une poignée de feuilles mortes. Même quand l'intrigue stagne et que les péripéties se répètent, on reste accroché à son phrasé, ses descriptions et la caractérisation si spéciale des personnages.
Cette routine se retrouve brisée à la fin du roman quand Kvothe, pour une certaine raison se voit obligé de prendre congé de l'Université et décide d'aller voir du pays avec l'ambition que cet éloignement le fasse au moins avancer dans ses recherches concernant les Chandrians... Et c'est là, à ce moment là qu'on se réveille et se prend d'excitation pour la suite des événements, malgré ce début des plus poussifs. Juste dommage qu'il faille repasser à la caisse..!
Conclusion
Contrairement à ce que ma note puisse faire penser. La Peur du Sage n'est ni mauvais, ni même "moyen". Il s'agit juste de la première moitié sans surprise d'un deuxième tome de transition et il est certain que la séparation en deux parties dénote plus d'une démarche économique qu'artistique.
La lecture de ce roman m'aura parfois été un peu ennuyante mais j'ai tout simplement hâte de lire ce qu'il annonce pour la suite des événements.