Je dois avoir un problème avec Lovecraft...

Je dois avoir un problème avec Lovecraft car mes premières lectures ne sont vraiment pas concluantes. Après les péripéties savoureuses, mais un peu sans "intérêt final" de Celui qui chuchotait dans les ténèbres, voici venue La peur qui rôde et une chose est sur : je n'ai pas choisi le plus intéressant des Lovecraft. L'auteur nous raconte, à la première personne, trois aventures de maison hantée, de lieux condamnés et de légendes urbaines affreuses. Des gens disparaissent, des odeurs putrides émanent de certains sols abandonnés et de courageux et téméraires individus vont aller enquêter sur les lieux au péril de leur vie. Peu de mystère entoure le dénouement tant le récit est très classique dans le fond (mais soigné avec talent dans la forme). On s'attend évidemment à tous les dénouements et on se rend vite compte que Lovecraft, quelque part, ça a bien mal vieilli. Les univers, les monstres, restent absolument fantastiques, mais la lecture est trop soporifique et classique pour intéresser les jeunes lecteurs. On ne s'ennuie pas, mais on ne s'amuse pas non plus. Si ce recueil de trois petites nouvelles n'était pas estampillé Lovecraft, jamais on n’aurait eu le courage de le terminer sans en claquer la couverture et le ranger définitivement dans un coin de bibliothèque.

Ne me faites cependant pas dire ce que je n'ai pas dit. Ce Lovecraft est certes beaucoup moins bon que le précédent, sans doute moins bon que les gros romans bien épais du monsieur, mais il n'empêche que le monsieur a du talent. Je dit seulement que les blocages stylistiques que je faisais avec le précédent recueil me sont parvenus à l'identique ici. On se doute de tout, aucun mystère n'est assez original pour tenir le roman en équilibre et tout se casse la figure dès la première nouvelle lue. Bref, au grand dam de tous les passionnés de l'auteur (qui n'en perd pas de sa superbe, juste de son universalité), j'ai définitivement du mal avec Lovecraft et j'ose espérer ne pas être le seul. Après, ça reste forcément dix fois plus effrayant et mieux écrit que n'importe quel "roman" estampillé Twilight...