La Pierre et le Sabre par Jeolen

Un livre à prendre pour ce qu'il est : l'histoire romancée du plus grand samouraï, un héros national devenu légendaire. Un excellent moyen d'aborder les us, coutumes et philosophies du Japon du XVIIe siècle (tout en gardant en tête que la vérité historique y est altérée).

Si l'on ne connaît pas l'homme historique (comme c'était mon cas en commençant), on sait malgré tout dès l'entame qu'il n'y aura aucun suspense sur la supériorité - physique comme morale - de Miyamoto Musashi. On sait que les stéréotypes vont s'amonceler et que l'emphase sera souvent exagérée : c'est le propre d'un récit qui se veut conte légendaire. Qu'importe : quand un livre n'en fait pas mystère, c'est une caractéristique que l'on intègre à la lecture.

On suivra donc sur plus de 1500 pages et sur une période d'une grosse dizaine d'années l'évolution de Musashi sur la Voie du sabre, avec son lot de duels, de rencontres et d'inimitiés. En parallèle, une histoire d'amour et une autre de haine apparaissent, la belle Otsū poursuivant inlassablement Musashi dans l'espoir de combler leur amour, la vieille Osugi le poursuivant tout aussi inlassablement pour une sinistre vengeance.

Honnêtement, l'histoire d'amour est parfois assez plate, et l'envie de vengeance souvent peu crédible. Malgré tout, cela participe à l'ambiance d'une histoire de samouraï, à force d'insister sur les questions d'honneur. Et cela ne m'aura sûrement pas empêché d'apprécier la lecture de bout en bout (et ce en me perdant constamment à cause de la profusion de personnages qui réapparaissent au bout de 100, 200, 600 pages : il faut s'accrocher).

Un conte, donc, à lire pour se perdre au Japon au début du XVIIe siècle, sur les sentiers de l'époque Edo naissante, et s'imprégner de l'ambiance des samouraïs.