Les chroniques de la lune jaune
(Attention, méga spoil incoming...)
Il y a longtemps que je n'avais pas écrit de critique, mais les heures perdues à lire ce "roman de référence" m'ont assez énervée pour que je me remette au clavier, sûrement au grand dam de mes éclaireurs...
Petit extrait de la 4e de couverture :
"Son sabre sera désormais serviteur du bien. Il ira de combats en conquêtes à la recherche d'amour et de sagesse, épaulé par le chant de sa tendre Otsu."
J'ai eu l'impression de revisiter les chroniques de la lune noire, un orphelin, génie de l'épée, erre aux quatre coins du monde pour se battre avec qui le cherche un peu trop, et faire soupirer les plus jolies femmes du coin.
Le personnage de Musashi m'insupporte au plus haut point, il est suffisant, sadique et manipulateur, ce qui d'habitude me plait plutôt bien, chez mes anti-héros paumés. Mais là on nous présente LE héros japonais, modèle de vertu. Au début j'ai tenté de me rassurer en me disant, "c'est le choc culturel, tu es trop formatée par la morale moderne/occidentale".. Non, en fait c'est juste une ordure finie, il va de ville en ville chercher querelle au premier venu sous le moindre prétexte, avec son larbin encore plus taré que lui... Je ne vois pas comment on peut trouver juste ou honorable de venir la nuit chez des gens pour tuer leur chien, ou assassiner de sang froid un gamin de treize ans?..
Le rapport de Musashi (ou de l'auteur) aux femmes est juste incroyable, ce sont des serpillères, tout juste bonnes à nourrir son égo, bien sûr sans aucune raison valable, elles tombent toutes en pâmoison devant l'Homme. On assiste impuissants aux deux viols (à 50 pages d'écart) et à la séquestration d'une adolescente, de qui notre parangon de vertu dira que c'est une trainée et qu'elle ne mérite donc pas qu'on l'aime. Ce sont des cruches sans cervelle, esclaves de l’idolâtrie de leur héros, ou bien des hystériques bornées. Sans oublier les rappels réguliers à Bouddha pour qui les femmes ne méritent même pas d'être sauvées.
Je croyais être un garçon manqué, j'aime regarder des séries ou jouer à des jeux de baston avec mes potes, j'ai qu'une paire de chaussures et je me retourne sur le cul des gonzesses dans la rue...
Mais là, ce mélange d'hémoglobine et de testostérone m'a laissé froide.. Pire il m'a fait grincer des dents.
Je ne parlerai même pas de l'histoire cousue de fil blanc où l'on se languit pendant 70 pages pour assister au dénouement d'une situation complètement attendue. (ah ben si j'en ai parlé)
J'en arrive à me demander si c'est cette japanophilie ambiante qui est à l'origine du succès du bouquin... En tout cas ça ne m'a donné aucune envie d'ouvrir le second tome.