Bégaudeau, on l'aime ou on le déteste. Difficile de se retrouver entre deux. Pourtant, ce roman m'a laissé une impression mitigé. Je crois même que c'est la premiére fois qu'un de ses romans ne me convainc pas tout a fait...
Sur environ 280 pages, il divise son oeuvre en 3 parties distinctes. Les 2 premiéres se concentre sur le présent et la derniére sur un future fantasmé. Clairement, j'ai adiré les 2 premiéres. Le style bien particulier de l'auteur, avec son humour mordant, voir féroce, mais aussi sa vision claire et pertinente du monde qui l'entoure, fait presque toujours mouche. On le suit ainsi se déplaçant de salon en émission TV, en interviews. Il en profite de dite tout le "bien" qu'il pense de ces passages obligés, de cette politesse feinte devant l'hypocrisie générale. Et tout ça, bourré de références à ses propres oeuvres (Je crois qu'il parle de quasiment tous ses livres précédents) et de petits commentaires bien sentis ("Envoie ton livre à des blogueurs, ils se sentent tellement honorés qu'ils en font toujours des bonnes critiques"), c'est le Bégaudeau que j'aime.
Puis arrive cette troisiéme partie, en 2022. Il imagine alors un futur où les citoyens ont repris le dessus, où les écrivains et l'art ont un statut particulier. Et là, il m'a perdu. Le style perd de sa force (ce qui, ceci dit, est cohérent avec les 2 premiéres parties) mais le lecteur se retrouve aussi rapidement à s'ennuyer devant cette fin qui ne méne pas à grand chose. Une déception donc même si, ne serait-ce que pour les 2 premiéres parties, je vous conseille quand même d'y jeter un oeil !