Dans ce court texte, d'une centaine de pages Proudhon répond à deux femmes qui n'étaient pas très contentes de sa vision des femmes. Alors je n'ai ni lu le texte d'origine de Proudhon (et vu que la seule version en ligne a l'air aussi dégueulasse que la version dans laquelle j'ai lu ce texte-ci je ne vais pas réussir à lire les 1600 pages, mais c'est dispo sur archives.org pour les amateurs) ni la réponse des femmes, mais Proudhon est assez doué pour que l'on comprenne de quoi il s'agit malgré tout.
C'est brillant. Brillant car il est visionnaire, tout ce qu'il décrit comme étant les risques d'une société qui se serait féminisée se sont produits. On a le droit de trouver ça bien, mal, ce qu'on veut, reste que c'est une réalité et personnellement j'aurais plutôt tendance à la déplorer. Proudhon prend donc parti contre les féministes (si on peut appeler ça comme ça) où il décrit le mal que fait l'évolution de la condition féminine à la société, à l'homme et aux femmes elles-mêmes. Il va même jusqu'à répondre en avance à l'inégalité de salaire en disant que les femmes veulent travailler, très bien, mais un homme sera payé quatre fois plus qu'une femme, car il fera plus de travail et qu'il le fera mieux. Je ne suis même pas sûr que j'aurais osé la sortir celle-la.
Il n'est cependant pas misogyne, loin de là, il fait l'éloge des qualités féminines, mais estime que chacun doit tenir sa place. En effet un homme qui travaille tient encore à 50 ans alors qu'une femme s'use plus vite, y sacrifie ce qu'elle a de plus précieux, c'est-à-dire sa beauté.
Proudhon relève déjà que le concubinage à la place du mariage, que prendre des amants et plus un mari c'était une destruction de la société, de la nation... (perte de l'autorité, perte des traditions, pertes des repères, des valeurs, etc) que les sentiments ne durent pas et qu'une femme se lasse bien vite d'un homme qui est à ses soins en permanence et qui n'est pas ce que l'on pourrait appeler un "vrai homme". Tout comme une femme masculinisé ne plaît pas aux hommes (et là pour la blague on pourrait paraphraser Soral qui dit qu'il préfère baiser avec une jeune cubaine qu'avec une allemande protestante de 50 ans).
Mais là où Proudhon est fort, il ne craint pas les féministes de l'époque, il ose dire que si l'homme est plus fort (physiquement et de caractère), plus intelligent, c'est qu'il faut qu'il s'en serve. Là je fais le parallèle avec Nietzsche et ce qu'il dit sur la morale (ici le féminisme), qui n'est qu'une invention des faibles pour venir emmerder les forts (enfin il n'utilise pas le terme emmerder, mais vous avez compris l'idée).
Mais la conclusion la plus importante c'est que les féministes ne se rendent pas compte qu'elles créent leur propre malheur et le malheur des autres en déstabilisant ainsi la société, en voulant dominer la société avec des valeurs dites féminines, puisque ces valeurs ne sont pas faites pour diriger... On crée rarement le bonheur avec les divorces et les partenaires multiples...
Proudhon se permet même de justifier pourquoi il a le droit de lire "les femmes" et j'irai peut-être même plus loin en disant que croire qu'on ne correspond pas à l'archétype ne veut pas dire qu'on n'en fait pas partie... Combien de fois ai-je vu des gens se défendre d'appartenir à tel ou tel archétype en adoptant exactement le comportement archétypal en question.
Bref c'est très bien, très intéressant... On peut ne pas être d'accord avec les jugements, difficile d'être en désaccord avec les constats.