La porte de Ptolémée conclut la trilogie de Bartimeus, une saga de magie avec des démons comme vous n'en avez jamais vu.
L'Empire d’Angleterre vacille sur ses fondements. Les magiciens qui tiennent le gouvernement sont face à des soucis de plus en plus préoccupants : tout d'abord ces sales colons américains refusent de payer leurs taxes et réclament leur indépendance, et la guerre fait rage, engouffrant hommes et moyens. Pire peut être, la plèbe de non-magiciens est de plus en plus mécontente et monte progressivement une révolution, et le fait qu'une portion croissante d'entre eux naisse avec une résistance innée pour la magie ne fait que compliquer les choses...
John Mandrake, alias le petit Nathaniel des deux précédents tomes est le ministre de la propagande au sein d'un gouvernement qui le déteste. Pourquoi ? Mais pour trois raisons très simples... Premièrement il est excessivement jeune et ambitieux, ce qui n'arrange pas leurs affaires par comparaison. Ce ne serait pas aussi grave s'il n'était pas en plus aussi doué en magie. Enfin, le troisième point est peut être le plus étrange de tous, il semblerait que Nathaniel soit muni d'un drôle de truc appelé une "conscience morale", quelque chose qu'il aurait développé après qu'un simple plébienne nommée Kitty lui ait sauvé la vie et soit morte ce faisant. Les rumeurs ne sont évidemment pas prouvées comme avérées, imaginez un peu le scandale si un magicien de renom avait des scrupules. Il ne manquerait plus qu'il pense traiter ses démons sans recourir à la torture, ou encore qu'il traite les plébiens sur un pieds d'égalité !
Tandis que Nathaniel se débat dans les affres d'une minuscule (mais tenace) conscience, fait face a tous ses problèmes, il doit encore se débrouiller pour résoudre un complot d'envergure visant a renverser le gouvernement et dompter l’indiscipliné Bartimeus.
Bartimeus c'est un Djinn : démon de moyenne envergure, il est pourtant incroyablement rusé pour l'un de ses semblables et tentera la moitié du temps de vous raconter les faits à sa façon, mettant en avant en général son héroisme, son efficacité, les nombreuses légendes qui l'entourent. Ou aussi, plus simplement, la stupidité crasse de toute la gente humaine. Au choix. Ptolémé était le seul maitre qu'il n'a pas eu envie de tuer, et en fait son seul ami humain. S'il est mort depuis des millénaires, Bartimeus lui reste fidèle en arborant son corps, et ses manières. Atypique même pour un démon c'est un compagnon infernal pour le moins déroutant et parfois même "bon".
Bartimeus connait le Mandrake sous son vrai nom, Nathaniel, et par conséquent détient un certain pouvoir sur lui, si d'autres magiciens venaient à l'apprendre, le jeune homme serait en difficulté. Pour apllier cela, une solution : ne laisser aucun magicien invoquer Bartimeus...en le contraignant à rester sur terre, quitte à s'affaiblir progressivement jusqu'à un état lamentable, lui compliquant énormément la tâche.
Pendant ce temps, Kitty n'est pas morte, bien au contraire elle est plus décidée que jamais a renverser les magiciens, y compris cet insupportable Mandrake, et pour cela elle a une idée très simple : faire appel aux démons pour renverser leurs oppresseurs mutuels. D'où tiens-elle cette idée saugrenue ? Mais de Bartimeus bien sûr qui lui a raconté de fascinantes histoires de révolutions.
Des trois tomes de la saga c'est sans doute mon préféré, certes Bartimeus n'est plus aussi impressionnant qu'avant, affaibli qu'il est par son invocation prolongée, certes l'humour démoniaque
commence à nous être familier, cependant la recette marche toujours aussi bien.
Nathaniel et Kitty ont bien mûris tout comme leur relation bizarre. Les intrigues convergent toutes vers un final grandiose. Mais vraiment : génial.
Bien que les 3 tomes puissent se lire de façon quasi indépendantes, ce dernier est définitivement une excellente clôture des aventures de Bartimeus.