CRITIQUE GARANTIE SANS SPOILERS
— Dupont ? cria un homme en lunette ronde qui lui donnait un air louche.
— Présent !
— Pas original, entendis-je depuis le fond de la salle.
— Courtduhaut ?
— Pas présent !
— Très drôle Courtduhaut, très drôle, répliqua le lascar avec sa silhouette svelte.
— Fimento ?
— C'est moi !
— On dit prése…
— Bonjour les enfants ! commença un individu — pas plus grand que ma petite sœur — en entrant dans la classe à la volée.
— Non, mais ! Vous n'allez pas bien jeune homme à rentrer ainsi dans mon cours ! Vous ne voyez pas que je suis en train de fai…
— Ouais, la ferme un peu binoclard.
Si j'avais eu un appareil photo avec moi à cet instant, la tête surprise de mon prof aurait proposé un très beau portrait pour faire des cauchemars.
— Je m'appelle John Mandrake alias Nathaniel, je suis Ministre des Affaires Étrangères et je vous demande de vous enrôler dans l'armée des magiciens pour aller servir votre nation.
— Ow.
— Je crois que je rêve… Encore une fois.
C'est à cet instant que j'ouvris les yeux et vis mon plafond, c'est toujours la même chose de toute façon ; dès qu'on se rend compte que l'on rêve, on est catapulté dans la réalité.
— Bon, il faut que je finisse ce troisième tome pour enfin connaître la fin de l'hist…
— Salut Fimento, souffla une voix très rauque et puissante à mon oreille.
En me retournant brusquement, je vis un truc vert. Pas très ragoutant tout ça, mais en levant le regard, je m'aperçus que j'avais de la compagnie.
— Bartiméus ?
— LA FERME ! Hurla-t-il en m'étranglant.
— AAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!
Aujourd'hui, c'est moi, Bartiméus, qui va écrire la critique du dernier tome.
Déjà, parce que l'autre abruti ne sait pas écrire et en plus il est dans le coma (et moche). Tout le contraire de moi, en somme et pour tout dire.
Revenons à nos gobelins. Salut à toi petit humain et laisse-moi te raconter un peu ce qui s'est passé il y a environ 1 856 années avec ce con de Nathaniel.
Et merde !
J'avais oublié que je n'ai pas le droit de dire son nom. Ça commence déjà à m'énerver.
Je sens que cette modeste critique émanant de mon cerveau surdéveloppé va être très objective.
Ça me rappelle la fois où j'étais bloqué dans une marmite d'argent et que je mourrais à petit feu, ah la vie !
Elle réserve de curieuses recettes (si, cette boutade était drôle, rigole !).
Bien, bien.
Pour revenir à l'autre abruti que je vais appeler Milou pour des soucis technico-promesses-mes-genoux.
Donc Milou m'a encore invoqué — séquestré — dans ses combines à deux ronds pour avoir plus de popularité et faveurs de la part des autres pecnots.
Je lui avais proposé un assassinat propre de tous les dirigeants magiciens bien pourris, mais on ne m'écoute jamais.
Et quand je mets en garde, c'est qu'il faut m'écouter Nom d'un Marid !
Les plébéiens ont commencé petit à petit à avoir des immunités contre les démons, donc les magiciens avaient de moins en moins d'emprise sur eux, eh oui !
On appelle ça « La Prise de Conscience », jeune débiloïde.
Et vas-y que je te crée un nouvel ordre par ci, avec un seul gouverneur dirigeant arbitrairement et n'importe comment d'ailleurs. Et vas-y que je te balance une révolution dans la tronche puisque le système est soi-disant pourri.
Vous êtes étranges les humains. Soit vous laissez une politique biaisée au pouvoir tant que vous avez de quoi manger et boire, soit vous faites un coup d'état improvisé alors les choses commencent à se remettre dans l'ordre (ne me dit pas qu'il y a des exceptions. JE LE SAIS DÉJÀ DEPUIS DES ANNÉES ! Mais, c'est la majorité des cas).
Chez moi, dans l'autre lieu. Tout cela n'est pas important. Sais-tu pourquoi ?
Parce que tout le monde est un et l'un est tout le monde. Je comprends bien que tu sois limité par rapport à moi, donc je vais t'expliquer :
Dans l'Autre Lieu, il ne s'agit pas de faire, mais d'être.
Cette notion est importante, c'est pour ça que je me sens si mal sur Terre, chacun à une enveloppe corporelle propre qui n'est aucunement connectée avec l'enveloppe corporelle des autres.
Je crois qu'il y a une connerie avec vos âmes, mais j'y comprends rien (non pas que mon intelligence ne saisisse pas la subtilité, mais plutôt parce que c'est trop propre à l'humain, ne me juge pas jeune félon).
C'est l'inverse dans mon monde, toutes les entités possèdent des parties des autres entités, nous sommes indissociables. Si un de nous meure, tout le monde est touché. Si un de nous naît, tout le monde est touché.
Ce n'est pas facile à saisir, hein ? Préviens-moi surtout si tu piges que dalle, je t'enverrais une brique qui devrait te remettre les idées en place.
Heu… Oui. Donc. Je m'imaginais ta tête écrasée par une brique, ça doit être assez marrant tout de même.
Parlons un peu de Faquarl et Nouda, deux démons qui, selon mon intelligence, sont trop surestimés par rapport à leur faiblesse d'esprit.
Ils en sont arrivés à préférer la Terre, lieu d'égoïsme et de servitude à notre maison, lieu de symbiose et de repos.
— Un peu comme ceux qui écoutent trop les médias verticaux et qui en oublient leur propre personne, soufflais-je.
— Tiens, t'es réveillé Fim ?
— Si tu pouvais avoir l'obligeance de ne pas me défigurer une autre fois, ce serait réellement sympa.
— Je bouge bientôt de toute façon, je te laisserais la conclusion.
— Trop aimable.
— N'est-ce pas ?
Comme je le dis souvent : l'histoire se répète. Il faut apprendre du passé pour ne pas refaire les mêmes erreurs à l'avenir.
— C'est bon, j'ai fini.
— Déjà ?
— Je pense que j'ai tout dit.
— L'essentiel, en fait.
— C'est bien ce que je me disais… Tu ne le fais pas exprès. T'es vraiment abruti de nature !
— Je suppose que si je t'offense, je ne vais pas en sortir indemne ?
— Enfin une pensée réfléchie !
— Dictateur !
— Que sur Terre, oui.
— Hum… D'ailleurs, pourquoi tu n'as pas l'apparence de Ptolémée, aujourd'hui ?
— Heu… Mais non… Tu vois, c'n'est pas que…
— Ne me dis pas que Nathaniel avait les cheveux noirs, longs avec des yeux tout aussi noirs ?!
Une explosion de poussière emplit ma chambre qui avait l'allure d'un taudis en trois secondes, elle me fit tousser quelques instants avant de se dissiper ; Barti avait disparu, à jamais, j'en suis sûr.
— Eh ben… à ce que je vois, tu as eu une 'ptite influence sur lui Nath.
Critique disponible sur le site : http://irm-fimento.com/bartimeus-la-porte-de-ptolemee-jonathan-stroud/