Clairement, on ne va pas se mentir, La Porte du voyage sans retour n'est sans doute pas ce qui se fait de pire dans la sélection du Goncourt. Il est clairement dans les cinq meilleurs bouquins... (j'ai tout lu à présent)
Disons qu'il y a une vraie proposition romanesque avec une histoire qui se passe au XVIIIème siècle, en plein commerce triangulaire, avec un père qui lègue un texte à sa fille racontant son histoire d'amour avec une esclave...
Et en fait c'est tout con, mais déjà avoir une fiction, une histoire d'amour, une relecture (un peu trop appuyée sur la fin c'est vrai) d'Orphée et d'Eurydice, ben je trouve ça chouette. Disons que ça change des énièmes histoires sur la seconde guerre mondiale, des histoires de famille, d'identité... Nan là on a un truc simple, mythologique, dans un contexte particulier, mais qui ne l'empêche pas d'être universel.
Après je dirais que c'est un peu long à mettre en route, que limite ça aurait mérité d'être plus resserré (ou au contre de s'étendre beaucoup plus), j'ai trouvé le rythme bizarre... autant j'aurais bien lu 200 pages de plus de cette histoire, mais autant 100 pages de moins ça aurait été bien aussi.
Mais mon principal reproche c'est que j'aurais aimé qu'on rentre plus la psyché des personnages, qu'on puisse s'imprégner d'eux et qu'on soit moins extérieur à tout ça, juste en train de lire le récit du père. Disons que si c'est sympa à lire, je n'ai pas été ému, alors que j'aurais voulu l'être.
Il manque un petit quelque chose pour réussir à me toucher, sans doute au niveau du style.
Bon je chipote parce que clairement on est loin des purges qu'on peut lire dans la sélection du Goncourt il est clairement dans ceux où il y a quelque chose à sauver au niveau littéraire.