La poésie Houellebecquienne
Tout le monde connaît Houellebecq. Son côté provoc, la désinvolture du personnage, sa mysoginie supposée, le buzz qui précède la sortie de chacun de ses bouquins...
Houellebecq ne fait pas dans le consensuel. Et vend. Beaucoup.
Son nouvel éditeur, Fayard, n'a d'ailleurs pas hésité à le débaucher à la concurrence (en l'occurence Flammarion) pour la modique somme d'un million d'euros, puis à orchestrer une campagne marketing sans précédent (manuscrits distribués à la presse au compte-gouttes...) pour s'assurer du succès de son dernier bouquin, "La possibilité d'une île".
On aime ou pas le personnage, ses idées décalées ou arrêtées. Avec "la possibilité...", pas de surprise. Ceux qui ont aimé les "Particules...", "Extension..." ou "Plateforme" aimeront. Les autres peuvent passer leur chemin.
Car Houellebecq fait, une fois encore, ce qu'il sait faire de mieux: du Houellebecq. Il ressasse ses thèmes de prédilection (le rapport au sexe, les inégalités face à celui-ci, le désoeuvrement de l'homme moderne...). Si ceux-ci sont de prime abord racoleurs, on ne peut enlever à l'auteur le mérite de les aborder autour d'une vraie reflexion.
"La possibilité...", conte l'histoire de trois Daniel. Daniel1, Daniel24 et Daniel25. La même personne, ou presque, à trois époques différentes, les deux derniers étant les "descendants" du premier.
L'amour, le désir,...le sexe. Les thèmes sont connus. Mais ils sont abordés ici avec un semblant de poésie qu'on ne connaissait pas à l'auteur (mais qu'on soupçonnait fortement quand même).
Le récit (500 pages quand même), est agréable et intéressant, surprenant dans les tournures qu'il prend lorsque vient à être abordé le noeud de l'intrigue: la vie eternelle et les rapports de Daniel1 avec la secte des Elohim (lointains cousins des raeliens, dont on sait que Houellebecq les a un peu fréquenté).
Nous est ainsi exposée la chute de l'humanité, et l'avènement des néo-humains...
"La possibilité..." est inconstestablement l'oeuvre la plus poétique de houellebecq, à défait d'être la plus originale. Une habituelle plongée reflexive en enfer, dont on ressort tourmenté. Il faut lire, au moins une fois dans sa vie, un Houellebecq, pour comprendre la portée de ces mots. A bon entendeur...
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.