Mary Orchard nous ramène quelques décennies en arrière à la rencontre d’un tout jeune Nathanaël Stone, présenté comme un enfant à part doté d’une intelligence hors du commun et d’une hypersensibilité qui le rend sensible à l’injustice liée aux différences. Ainsi on comprend très vite qu’il ne perçoit pas la différence de classe sociale comme un frein réel aux relations entre les personnes.
Mais c’est à l’adolescence que, se découvrant homosexuel, Nate commence à comprendre que les lois qui régissent le monde et la bonne société sont autant de barrières qu’il n’est pas prêt à affronter au quotidien. Lorsqu’il récupère la charge du domaine familial, il entend en faire un havre de paix dans lequel il pourra vivre sans se cacher, quitte à s’isoler du reste du monde en paraissant pour un excentrique.
En un peu moins de quatre cent pages, Mary Orchard signe un préquel de qualité qui reprend tous les codes de son premier roman entre récit d’époque, sciences et romance. Au travers de son héros, elle dénonce l’étroitesse d’esprit de cette époque qui poussait les homosexuels à vivre dans le secret pour s’éviter la prison. J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir Stone dans sa construction d’identité, ses relations à ses parents, son rapport aux autres et sa rencontre avec celui qui restera l’homme de sa vie.
Une fois de plus, la science est le fil conducteur de cette histoire qui séduit par la générosité et l’intelligence de son héros, ainsi que par la bonté de tout ces personnages qui font son univers plus riche. J’ai par ailleurs pris plaisir à retrouver la plume de l’auteure toujours aussi agréable et immersive. C’est une fois de plus un coup de cœur !