Si vous avez l'idée d'enchaîner La captive de l'hiver, deuxième volet du dyptique de "Marion", et cette Princesse noire, quelque chose va vous sauter aux yeux : il suffit même de lire la quatrième de couverture pour cela. La princesse noire ne ressemble ni plus ni moins qu'à une version avortée d'un troisième volet à la saga de Marion, alors qu'il s'agit bien d'une histoire sans lien apparent.
Résumons : tout commence en territoire viking (tout comme dans La captive...), et l’héroïne, Inga, est une jeune imagière quelque peu rebelle venant de se faire enlever...exactement comme Marion. Ajoutons à cela que les deux livres ont été écris à la même époque, et on se demande pourquoi Brussolo n'a pas pensé à réellement en faire un nouvel opus à son diptyque. Par ailleurs, l'idée d'offrir un background à la nouvelle héroïne se pose assez grossièrement dès le début, et il faudra bien attendre l'arrivée dans le château de la princesse du titre, pour se retrouver vraiment embarqué par l'aventure.
Passé ce détail curieux, la recette Brussolo fonctionne à merveille : une héroïne paumée dans un château où il ne faut faire confiance à personne, entre une châtelaine vengeresse au passé tumultueux, des gosses difformes peuplant les couloirs et le sous-sol, un monstre terrorisant la lande, un ogre dans le sous-sol...oui c'est trop, comme toujours, mais c'est bien.
Il faut compter sur des tartines de fausses pistes, des récits extravagants, des rebondissements incessants et improbables, des révélations à la Scooby-Doo...si on se laisse prendre au jeu, ça reste un bon petit moment.