Ce livre est un classique.
Il comporte deux parties :
La première est une lettre émouvante à son neveu, "Big James". Écrite à l'occasion du centenaire de l'abolition de l'esclavage, c'est un moyen pour Baldwin de faire le bilan sur la situation des noirs en Amérique et quel sort elle réserve à cette nouvelle génération.
Dans la deuxième partie il revient sur sa biographie, plus particulièrement sur son parcours religieux et sa conversion au christianisme. Puis quelques années plus tard il découvre le mouvement Nation of Islam qui promeut un séparatisme noir au sein de la nation américaine. L'affrontement entre un dieu "blanc" d'un côté et un dieu "noir" semble purement idéologique pour Baldwin. Ainsi la quête d'émancipation semble passer par une instrumentalisation de la religion aux antipodes de son message originel d'amour et de réconciliation.
Quelle est finalement la position de Baldwin ?
Il semble modéré. En effet, il croit en une cohabitation possible entre noirs et blancs au sein d'une même nation. Dans un contexte explosif d'émeutes, d'assassinats, il cherche tout de même à voir dans la nouvelle génération, celle de son neveu, les premières étincelles d'un feu nouveau.
Pour finir, je propose de méditer les derniers vers que Baldwin place en fin de son essai :
Et Dieu dit à Noé,
Vois l'arc en ciel bleu
L'eau ne tombera plus
Il me reste le feu...