Tu seras un homme mon fils

J'ai toujours été intrigué par les auteurs qui écrivaient avec un pseudonyme. Cela faisait donc un moment, depuis que j'ai découvert que Romain Kacew était le seul écrivain à avoir gagné deux fois le prix Goncourt, sous des pseudonymes différents (Romain Gary et Emile Ajar), que je voulais lire La Promesse de l'aube.

Dans ce roman autobiographique, Romain Gary raconte sa jeunesse en Pologne, son arrivée en France, sa vie d'aviateur pendant la seconde guerre mondiale et ses débuts littéraires à Paris. Ces différentes étapes dans la vie de l'écrivain sont marquées par l'amour disproportionné d'une mère, en fait le personnage central du roman.

C'est évidemment ce personnage de la mère que j'ai trouvé particulièrement intéressant. Elle est pleine de caractère et de tempérament et ne vit qu'à travers son fils. Son amour profond, bien qu'inexplicable pour la France, ses différents talents de comédienne, de vendeuse, d'hôtelière, la rendent attachante.

A l'inverse, le personnage de Romain Gary, qui ne vit que pour satisfaire les désirs de sa mère, m'a semblé assez ennuyant et manquant de personnalité. Les références à la réussite future de l'auteur m'ont même agacé. Le récit de la jeunesse du héros en Pologne m'a cependant beaucoup plu, en particulier les passages concernant sa recherche d'une vocation artistique pouvant le rendre célèbre.

Enfin, la lecture est rendue agréable par un style littéraire assez simple marqué par un récit à la première personne, et par l'humour et l'autodérision dont l'auteur fait parfois preuve.