Un vrai calvaire cette lecture ! Il m'aura fallu presque trois mois pour en venir à bout... J'avais bien aimé La Promesse de l'aube, mais j'ai été très déçu par Les Racines du ciel.
Dès le début de la lecture, j'ai été plongé dans un sentiment de confusion qui ne s'est dissipé qu'à partir de la troisième partie du livre. J'ai eu du mal à identifier les rôles de chaque personnage et l'écriture de Gary m'a semblé assez désordonnée, voir un peu lourde par moments. En particulier l’enchâssement des discours rapportés les uns dans les autres (dans les premières parties du livre) m'a paru assez fatigant.
Gary s'intéresse à des sujets comme l'écologie ou la préservation des espèces, et défend sa conception de l'homme. En ce qui concerne le caractère écologique du roman, qui devait être assez novateur en 1956, je l'ai trouvé au contraire d'une banalité déconcertante pour l'époque actuelle, faisant sans doute perdre beaucoup de sa vigueur au récit.
En ce qui concerne l'exploration de la nature humaine, j'ai aussi trouvé les personnages peu intéressants et pas assez développés. Morel est de loin le plus intéressant, mais il est aussi mystérieux pour les autres personnages du roman que prévisible et naïf pour le lecteur. De même, les indépendantistes sont dans leur rôle et les autorités et les politiques aussi. Presque tous, jusqu'aux éléphants, sont prévisibles...
Je ne regrette cependant pas d'être allé jusqu'au bout, puisque j'ai trouvé la dernière partie (avec le photographe Fields) beaucoup plus intéressante que le début. On s'enfonce un peu plus dans le cœur des personnages, et le personnage de Fields apporte un nouvel angle au récit, qui m'a plu davantage.
J'ai aussi aimé les passages sur l'ancienne vie en camp de concentration de certains personnages (qui s'accrochent à l'idée de liberté en rêvant d'éléphants, ou qui survivent grâce à la compagnie d'une femme imaginaire).