Quand on tourne la dernière page du troisième tome de la saga "Millenium" imaginée par Stieg Larsson, on ne sait plus trop si on est devenu dépendant de Millenium et de sa sympathique équipe de journalistes, ou bien de Lisbeth Salander, personnage fascinant et troublant s'il en est.
Même si l'auteur, décédé prématurément à cinquante ans d'une crise cardiaque, avait décidé que ce troisième volet serait suivi par plusieurs autres, on pourrait facilement en rester là car le dénouement est bien léché, mais la relève ayant été assurée, je suis curieuse de poursuivre.
Un coup de projecteur sur "La reine dans le palais des courants d'air". Avec le tome 1, on était face à un thriller complexe et bien mené, avec le tome 2, on plonge davantage dans un polar avec une enquête policière dans les règles de l'art pour résoudre un triple meurtre ; avec le tome 3, nouveau changement de registre avec ce que j'apparente davantage à un roman d'espionnage. Et tout ça dans une continuité qui fait honneur à la mémoire et à l'organisation narrative de l'auteur, qui s'offre de plus le privilège d'intégrer à sa trame principale des intrigues secondaires.
Revers de la médaille, ce sont justement ces fils narratifs connexes qui font naître quelques longueurs dans un tome qui m'a parfois semblé se disperser et se diluer un peu trop. De même, j'ai trouvé que certains personnages très présents dans le tome 2 étaient un peu facilement relégués à l'arrière-plan au profit certes de nouvelles têtes, mais au détriment de l'attachement que le lecteur a pu développer pour eux.
Heureusement, ces petits déséquilibres ne nuisent pas au récit de manière irréversible car l'action reste très présente et maintient un bon rythme là où le suspense, intense dans "La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette", s'atténue considérablement, jusqu'à laisser le lecteur anticiper les rebondissements.
Quoi qu'il en soit, "Millenium" reste une très bonne série, totalement addictive.