Anthony Ryan nous avait offert un premier tome magistral, basé sur l'apprentissage de Vaelin au sein du sixième ordre.
Dans son second opus, il avait élargi la focale en intégrant les points de vues de divers protagonistes. Mon intérêt le plus vif avait persisté.
Avec La reine de feu, il poursuit sur sa lancée : plusieurs personnages disséminés à travers le monde connu qui suivent leurs destinées respectives, intimement liées malgré tout. Si les personnages principaux conservent leur intérêt, plus ou moins appuyé, il n'en va pas de même avec l'intrigue qui se dilue peu à peu. Les enjeux apparaissent un peu plus flous et les motivations de certaines plus absconses. Le lecteur va alors suivre les pérégrinations de ces personnages à travers les royaumes et empires dans leur quête de vengeance, particulièrement dans le cas de Lyrna, revenue des flammes.
Il demeure néanmoins bien des moments émouvants ou de bravoure épique qui se savourent sans retenue aucune. Vaelin reste un personnage attachant, quoique insuffisamment exploité dans ce tome, même si certains moments dramatiques hissent la lecture vers des sommets d'émotion. Lyrna n'est pas en reste, souveraine de caractère dont les calculs stratégiques apparaissent jubilatoires. J'ai également aimé suivre les pas de Reva, vénérée malgré elle par un peuple qui l'adule et voit dans chacun de ses actes la trace du Père. Les tribus croisées lors du périple septentrional de Vaelin offrent une variété bienvenue et l'aspect chamanique de ces êtres arrive en contrepoint d'autres visions du monde.
Il apparaît néanmoins que la convergence des forces en présence trace la route vers un dénouement attendu, presque convenu, qui pourra laisser le lecteur sur sa faim. C'est un peu décevant au regard d'une entame de la trilogie démarrée en fanfare et qui se clôture un peu trop facilement à mon goût.