Davide Cali enchante une fois de plus par la qualité de sa plume, nous servant ici un conte philosophique qui questionne sur le pouvoir et ses dérives. Il nous raconte comment une grenouille ordinaire fut faite reine par ses conseillers parce qu’elle fut la plus rapide à récupérer cette jolie couronne tombée au fond de la mare. Prise par le goût des avantages octroyés, elle finit par s’attirer l’hostilité de ses subordonnés qui en vinrent à contester la légitimité de sa couronne.
Superbement illustré par Marco Somà, La reine des grenouilles ne peut pas se mouiller les pieds se pare de couleurs fanées qui lui donnent un petit côté rétro parfaitement raccord avec cet écosystème foisonnant qu’est la mare. Elles viennent appuyer le fabuleux de cette histoire portée par des grenouilles anthropomorphes qui m’ont fait penser au crapaud du roman de Kenneth Grahame, Le vent dans les saules. Il crée un univers gorgé d’inventivité (regardez ces poisons lanternes) et de poésie.
La comparaison s’arrête là, l’album de Davide Cali étant une porte ouverte à la réflexion sur ce qu’est le pouvoir, comment l’exercer, le partager… pour éviter des débordements et les dérives vers l’autoritarisme. Mais il soulève également la question de la couronne, de ce qu’elle est et représente. La reine des grenouilles ne peut pas se mouiller les pieds est un album intelligent à partager en famille.
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