J'en aurai eu du mal à venir à bout de cette chère Margot ! Déjà, il manquait une bonne soixantaine de pages à mon premier exemplaire, remplacées par un double d'autres pages. Interruption de la lecture du coup pendant deux semaines, le temps de recevoir un nouvel exemplaire, cette fois complet. Une fois replongé dedans, il m'aura fallu un bon organigramme pour me souvenir des alliances et des liens du sang entre les nombreux protagonistes. Pire que "Game of thrones", cette connerie.
Prenant comme toile de fond la mort prochaine du Roi Charles IX et la tristement célèbre Saint-Barthélémy, "La Reine Margot" est un roman foisonnant et complexe, plus difficile d'accès qu'un "Comte de Monte-Cristo" ou un "Trois Mousquetaires", la vision toute personnelle de Dumas sur des figures historiques controversés, à commencer par la Reine-Mère Catherine de Médicis, dépeinte ici comme une véritable Lady MacBeth en puissance. A l'opposé, celui de Marguerite de Navarre, connue pour ses moeurs légères, y gagne une dimension romantique et presque tragique, femme délaissée et le cul entre deux chaises, dont les amours finiront très mal.
Passionnant quand il s'attarde sur les luttes de pouvoir, sur les intrigues de cour, le classique de Dumas tombe malheureusement dans les travers du vaudeville lorsqu'il nous dépeint des amourettes bien trop romanesques à la limite de la niaiserie (LaMole est quand même sacrément couillon quand il s'y met), la majorité des personnages passant leur temps à sa cacher dans la chambres des autres au moindre bruit, occasionnant une lassitude de la part d'un lecteur s'attendant à autre chose qu'à de longues scènes de couloir.
Heureusement, dans ses meilleurs moments, "La Reine Margot" reste incroyablement couillu pour l'époque, montrant une image sulfureuse de la royauté (on parle tout de même d'inceste), et surtout son pouvoir sur une population payant le prix fort pour avoir joué un rôle important ou moindre dans cet immense jeu des chaises musicales, simples pions entre les doigts bagousés de puissants jouant avec la vie des autres comme on le ferait de vulgaires cartes.