Bon je poste mes retours quand j'ai le temps donc voici mon ressenti sur la Rose Blanche, troisième tome de la Compagnie Noire qui conclut la série des Livres du Nord. Je suis très partagé sur ce tome car c'est le pire de la série selon moi dans sa première partie et le meilleur sur sa seconde.
La première partie se déroule au sein de la Plaine de la Peur, région géographique brièvement évoquée par Toubib au début du tome 2. J'ai beaucoup aimé la description de la Plaine et toute l'inventivité dont Cook fait preuve avec les baleines à vent, leur utilité militaire, les menhirs parlants, l'Arbre Ancêtre... tout cela c'était très réussi, mais là où je bloque c'est au niveau de la narration. On a trois fils narratifs en même temps, ce qui ralentit trop le rythme, c'est mou, c'est lent, il se passe rien, bref à part quelques éléments, on se finit par se faire globalement un peu chier. Dans le tome 2 on avait ce procédé entre Shed et Toubib, mais tout s'emboîtait parfaitement, le rythme était excellent, pas le temps de s'ennuyer, ce qui n'est pas le cas de la première moitié de la Rose Blanche.
En revanche, la deuxième partie est excellente. Une fois sortis de la Plaine, on retrouve ce rythme entraînant mixant avec brio aventure, action, mystères et questionnements moraux. Le final est énorme, tout s'imbrique parfaitement, quasiment tout le monde a son utilité, sans trop spoiler c'est une super conclusion, les différentes lignes narratives se croisant enfin. On n'a pas une bataille épique comme à la fin du tome 1 où lors du siège du Château Noir, mais le regroupement de tous les personnages, et même quelques bonus, pour jouer l'acte final est tout aussi bon. En tout cas ce qui est sûr c'est que Cook se renouvelle et son imagination est très bien retranscrite dans ce tome (les tapis volants bombardiers, les baleines qui deviennent de véritables machines de guerre).
Je vais brièvement évoquer les autres points qui m'ont un peu déçu dans ce tome, en dehors de la narration. Il y a quand même beaucoup de chichis pour des trucs très (trop) évidents comme l'identité de Choucas
(Corbeau pouvait pas crever comme ça je le savais bien !)
On perd en même temps l'ambiance familiale de la Compagnie, que j'avais déjà relevé dans le tome 2, c'était un point fort mais bon, on ne peut pas tout avoir non plus. Chérie est quand même pas mal à l'écart dans ce tome, ce qui est paradoxal vu que c'était censé être son moment de gloire, j'ai trouvé ça dommage surtout vu l'enjeu qu'elle représentait dans les tomes précédents.
Des autres personnages, on retrouve Gobelin et Qu'un Oeil toujours fidèles à eux-mêmes et ça fait plaisir. Traqueur et Saigne-Crapaud le Chien étaient intéressants, je me suis laissé berner par Cook à un moment (ceux qui ont lu le tome voient de quoi je parle), mais content d'être surpris. Mais pour moi ce tome était centré autour de la Dame et putain c'était réussi. Vraiment le processus d'humanisation m'a bluffé tellement c'était bien écrit et crédible. Tous les passages avec Toubib, le retour dans la Plaine, la rencontre avec l'Arbre Ancêtre, l'alliance et puis pour finir l'acceptation et le sacrifice de soi. Le personnage était toujours un peu flou, on ne savait jamais ce qu'elle pensait réellement, et ça a beaucoup participé à cette réussite. Franchement c'est pour moi LE point fort du bouquin et peut-être mon personnage préféré.
Honnêtement je me répète un peu mais je trouve que c’est vraiment une des meilleures conclusions que j’ai pu lire, et chacun des trois tomes déjà achevés étaient différents des autres avec une vraie identité et une volonté de ne pas s’enfermer dans les mêmes schémas. Je sais qu’il me reste une bonne dizaine de tomes encore, et je suis curieux de voir ce qu’ils me réserveront, mais en voyant la ténacité du Boiteux et le flou autour des autres Asservis "morts", j’ai ma petite idée concernant la suite.