Citation:
On ne mangera jamais personne,dis-moi que c'est vrai ?
Non. Evidemment que non.
Même si on mourrait de faim ?
On meurt déjà de faim maintenant.
Tu as dis que non.
J'ai dit qu'on n'était pas en train de mourir. Je n'ai pas dit qu'on me mourait pas de faim.
Mais on ne mangerait personne ?
Non. Personne.
Jamais. Quoiqu'il arrive.
Parce qu'on est des gentils ?
Oui.
Et qu'on porte le feu.
Et qu'on porte le feu. Oui.
D'accord.
Le style d'écriture utilisé est assez froid et mesuré, composé de petits paragraphes représentant chacun une tranche de vie entrecoupé de dialogues télégraphiques.
On finit par s'y faire mais cela donne une tournure très distanciée à ce court roman.
Si vous avez vu le film, ce livre ne vous apportera pas grand chose de plus. Le propos est le même et beaucoup de scènes sont identiques. Le désespoir est palpable, le décors est terne et le voyage sans réel espoir. Le film a rajouté quelques scènes d'action et gore qui ne sont ici que survolées.
Le propos dans le roman est essentiellement tourné vers la lutte du père pour la survie au jour le jour de son fils face à l'environnement hautement hostile et dépouillé d'une Amérique post-apocalyptique.
L'histoire est plutôt prenante à lire malgré le fait que l'on ait du mal à s'y projeter et à réellement s'attacher aux personnages.
Ce qui attire est surtout le propos original du duo parcourant cette route infinie dans un monde abandonné allant au bout d'eux-même. Ceci m'a d'ailleurs évoqué par moments le fond de "Marche ou crève" de Stephen King.
Je n'ai pas trouvé le vent du chef d'oeuvre que l'estampille "Pulitzer" pourrait laisser présager. J'ai malgré tout aimé cette lecture, sa brièveté surement ayant aidé.