C’est en parcourant les critiques que je m’aperçois que ce roman est en quelque sorte une extension d’un roman précédent. Harison souhaitait étoffer sa saga familiale en creusant la vie de personnages apparus dans « Dalva ». Ne l’ayant pas lu chacun des personnages et chacune des situations sont nouveaux pour moi.
Harisson nous plonge dans une saga familiale classique faite de plusieurs parties qui s’articlent autour de membre de la famille et de « La route du retour » qu’ils doivent emprunter. La plus enthousiasmante est sans conteste la première qui s’attarde sur le patriarche Northridge, homme de principes tout à la fois puant sous bien des aspects et attachant sous bien d’autres. Il est le fondateur non seulement de la famille mais aussi le forgeron de leurs personnalités et caractères. Suivront les parties de l’arrière petit-fils Nelse, de la belle fille Naomi et de la petite-fille Dalva qui semble être le personnage principal du roman précédent ainsi que l’élément déclencheur des changements familiaux.
Où le récit dépasse l’histoire familiale c’est dans l’ancrage de chacun des membres à la géographie rurale des Etats-Unis et à l’histoire du pays. Car, et cela conditionne l’intérêt du roman, la famille est de sang-mêlé, entre pionniers originaire d’Europe et indiens natifs d’Amérique. Chacun à sa façon, les Northridge doivent se frayer un chemin entre deux mondes dont ils ne font pas entièrement partie.
L’aspect de la communion avec la nature visiblement voulue par l’auteur fonctionne malgré ma méconnaissance des références aux différents oiseaux qui parsèment le roman. C’est souvent sur ces tentatives de récit pseudo naturaliste que les romans me perdent, trop de descriptions, trop de moment de communion auxquels je ne suis pas sensible. Ça n’est pas le cas ici, la narration ne souffre pas de lourdeur excessive et je n’ai pas souffert de ces aspects malgré la longueur du texte ; et c’est un sacré pavé. Je ne sais pas si Harrison possède un quelconque lien réel avec les natifs Américains - je ne me suis pas renseigné, mais le roman laisse à penser qu'il fait un travail de réconciliation et de pardon avec pour cadre l’immensité des paysages d’une Amérique sauvage pas encore domestiquée.
Malgré le travail de l’auteur qui transpire d’une connaissance profonde de son environnement où il y fait jouer une histoire travaillée avec soin, le roman a du mal à se dépêtrer de son côté grand classique Américain statutaire. Il m’a manqué l’once de folie qui m’aurait scotché au récit, ici point de révélation qui changerait le cours de l’histoire et l’aurait fait sortir des rails monotones sur lesquels il file.
Aucun défaut majeur à ce roman, mais aucune originalité pour le rendre surprenant : 6/10