Vers la fin du vingtième siècle, une très grande partie de la population est devenue stérile, en cause les méfaits du nucléaire. Aux Etats unis d’Amérique (on parle principalement de cette région à la frontière du Canada), un groupe de fanatiques à prit le pouvoir et a instauré un nouvel ordre basé sur un dogme religieux très stricte et ultra répressif : la république de Gilead.
Le statut de la femme et son rôle au sein de la société sont bouleversés : celles qui sont en âge de procréer et qui ont échappées à l’infertilité deviennent des Servantes et sont utilisées uniquement à des fins reproductives. Vêtues de rouge, elles accumulent les missions auprès des Commandants (haut-placés dans la pyramide sociale) avec qui elles doivent s’accoupler.
Les enfants qui arrivent, tant bien que mal, à naitre de ces « unions », lorsqu’ils sont sains, sont alors confiés aux bons soins des épouses des commandants.
En ce qui concerne les autres femmes, celles qui n’ont pas été perçues comme ayant les qualités pour revêtir l’habit écarlate; elles sont dispatchées au seins de différentes castes, triées en fonction de leur utilité :
- Les Epouses, donc, parées de bleu; attendent que les servantes leurs fournissent leur progénitures,

- Les Tantes, en marron, instruisent les servantes dans des centres spécialisés. Elles sont les ferventes gardiennes de la morale établie,
-Les Marthas, en vert, sont des domestiques,
-Les Econofemmes, en rayé rouge-bleu-vert, dont les époux n’ont pas assez de mérite pour se voir octroyer une Servantes, forment les femmes du peuple,
-Les AntiFemmes, sont envoyées dans des colonies (où elles effectueront des travaux de mortels de dépollution) ou, sont exécutées pour ne pas avoir souscrit à l’orde établit.


L’histoire qui nous est racontée, est celle de Defred, en rouge, qui n’a plus d’identité, qui n’a plus de famille, qui n’a plus que des souvenirs et beaucoup de questions. Soumise au dictat de cette société, elle louvoie entre l’incompréhension, la colère et la dépression. Son corps et son avenir ne lui appartiennent plus.


L’auteure nous plonge sans préavis dans son récit. Pas de résumé, pas d’état des lieux historique ou politique. Ces grâces aux flashbacks qui parcellent les journées de Defred, qu’au fil des pages le puzzle des événements se reconstitue et nous apparait.
Cette vision étriquée de ce monde nous interpelle. Le manque d’informations nous rend boulimique de chapitres : nous voulons en savoir plus; savoir ce qui à permit d’aboutir à cette situation impensable. Nous voulons comprendre les origines de cette extinction des libertés.
Car, les hommes non plus ne sont pas immunisés de toutes sanctions : il ne fait pas bons être réfractaire, gay, adultérin, compatissant envers les Servantes ou bien même …simplement possesseur de livres. Les cadavres qui s’alignent le long du «Murs des pendus» en sont la preuve.


Les incessants aller-retour entre le passé et le présent peuvent rendre parfois la lecture un peu confuse; mais ce n’est que pour nous faire mieux ressentir cette confusion ambiante dans laquelle sont maintenues les femmes, rendues étrangères à toutes sources d’informations ou de loisirs et constamment sur leur gardes.


Au terme du roman, certaines questions restent en suspend… Certainement pour nous maintenir en état de veille et de réflexion quant au monde qui nous entoure. Car ce livre ne creuse pas seulement la question du féminisme (même si elle est en premier plan) mais la question de toutes les libertés individuelles … Comme toute bonne dystopie se le doit !

marla29
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le 2 avr. 2018

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