Dans ces deux nouvelles, écrites avec fluidité et justesse on navigue à la limite du fantastique sans savoir si ce qui arrive aux deux personnages principaux, relève du hasard ou du surnaturel.
Tout en subtilité on plonge dans le début du XXème siècle tant l'analyse des moeurs de l'époque est fine et l'atmosphère surannée. Pas de folies des années 20, mais plutôt la triste réalité du choix d'une vie, et le vide qui en résulte.
Que ce soit sur le choix d'une femme, Evie, qui n'aura de cesse d'être rattrapée par des coups du sort malheureux... Ou du choix de Merlin, un libraire new yorkais, troublé par sa voisine, Fitzgérald ne nous ménage pas sur sa vision sans concession de la vie, du temps qui passe sans que rien ne se passe jusqu'à la prise de conscience qui intervient toujours trop tard.
Comme pour Gatsby, se ressent sa grande préoccupation sur les classes sociales, une nostalgie pour ce qui est perdu : la beauté fugace des femmes, la jeunesse et le plaisir de vivre...et une belle métaphore sur l'âge, d'un pessimisme pourtant fort.