La Structure des révolutions scientifiques par Geneticien
T. Kuhn livre ici une vérité oubliée de tous, une vérité effacée et recouverte par des années de fossilisation et de cristallisation, cette simple vérité selon laquelle la Science est avant tout pratiquée par un scientifique. Précurseur d'une sorte de phénoménologie de la pratique scientifique, mais qui ne verse cependant pas dans l'épistémologique classique, T. Kuhn nous rappelle brillamment et avec la luminosité qui le caractérise, que les Sciences ne sont pas nécessairement le lieu de l'objectivité mais qu'elles déterminent principalement leur objet par des méthodes particulières.
Derrière la science se cache le scientifique, sa pratique, ses idées et idéaux, et derrière ou à travers le scientifique se révèle une société, des préjugés et des enjeux. Il s'agit de montrer de quelles valeurs est imprégnée la science. Le Paradigme intervient alors comme un outil de relativisation, remplaçant la vérité d'une conclusion par sa fécondité puis subordonnant la fécondité à des enjeux humains, pratiques, économiques, sociaux et politiques. Les révolutions scientifiques ne sont pas nécessairement la représentation de cette verticalité du progrès, avançant inéluctablement vers une vérité toujours plus pure, mais bien plutôt le décalage sur le côté, horizontal, vers des systèmes et conclusions toujours plus adaptés à la société dans laquelle ils naissent.
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