François, la cinquantaine, sûr de lui et de ses convictions, à la limite de la suffisance, va se retrouver, l’espace de deux jours, face à des évènements qui vont le faire vaciller.
Autour de lui, une épouse au charme vénéneux en proie à des crises mystiques qui l’éloignent de lui des semaines durant; une fille, à peine adulte, fiancée à un truand millionnaire et un fils dont la fatuité prononcée ne repose que sur la puissance de son capital. Tout à fois un père en quête de rédemption pour les erreurs qu’il a pu commettre et un chirurgien tentant de réparer ce qu’il aurait voulu détruire.
En soi, rien de très original : une famille avec ses secrets, ses non-dits, ses souffrances et ses regrets. (c’est un livre que Chabrol aurait pu adapter au cinéma) mais puisqu’il s’agit d’un roman, seule l’écriture pouvait le distinguer des autres. C’est fait. Le Médicis l'a confirmé.
C’est même là que doit résider, en grande partie, le succès et l’estime portés à l’ouvrage et c’est là même où j’ai buté.
Ce récit est un ensemble monobloc où il faut enfoncer le coin pour en extraire les mots et les phrases tant l’écriture est drue, touffue et la ponctuation hasardeuse. Tantôt bavarde et bucolique dans la description, parfois trop géographique, de la Savoie, tantôt d’une précision toute chirurgicale dans les gestes techniques tantôt contemplative tantôt introspective mais toujours sertie dans de longues phrases n’ayant souvent que la virgule comme seule ponctuation.
Avec une construction alambiquée mais déroutante et agaçante qui pourrait être comparée au cinéma à des flash-backs mais flous. Ou comme si un maçon repassait sur son mur en y changeant des briques ou en modifiait la forme. On relit la même histoire avec un léger décalage temporel et quelques mots différents pour retrouver la même situation. Si c’était au moins pour y apporter un nouvel angle de vue, mais non.
Au final, un roman intriguant et abscons et l’incertitude d’un jugement qui m’obligera à relire l’ouvrage dans quelques temps.
Reste une question : Quelle est cette tentation qui s’offre au père ?