La Terre, c'est l'avidité brutale, la violence dans la prise de possession. Le Cousin Pons, de Balzac, plus tôt, avait exhibé les travers de ce besoin, et fait de l'être avide la bête la plus effrayante des espèces sociales ; Zola, cependant, introduit une donnée d'une autre force en mettant en scène la violence physique, absente du roman balzacien.
La Terre est, en effet, un déploiement de violence. Une violence telle qu'on peine à maintenir, fixe, la projection du roman dans notre esprit. Il y a quelque chose de terrible en Beauce. La violence y macère, empoisonne quiconque s'approche d'elle, ses effluves étranglant chacun des personnages. Les tableaux peints par Balzac, qui déploie des paysages apaisés, immobiles, indifférents, avant d'y faire éclater la fureur humaine, prennent aux yeux, à la gorge, aux tripes - n'importe où, tant que ses griffes peuvent s'accrocher quelque part.
Apprécions - et lisons. C'est du grand Zola que La Terre.