Jean Christophe Grange fait partie de ces romanciers à l’imagination aussi fertile que sombre … il le prouve une fois encore dans son tout dernier roman Terre des morts, nous plongeant dans l’univers subversif du SM, dans les techniques du bondage et du porno underground archétype des déviances sexuelles les plus inimaginables… D’autres auteurs s’étaient déjà essayés, avec beaucoup succès d’ailleurs, à ce thème, Maxime Chattam ou encore Franck Thilliez… Il a donc fallu que je m’immerge aussi dans celui de Grangé …C’est pourtant une impression plus que mitigée que ce roman m’a laissée …
L’intrigue débute par le meurtre de deux stripteaseuses. Aucun lien apparent entre les deux victimes, si ce n’est la mise en scène de leur mort… Visages lacérés, corps suspendus pieds et mains liés à l’aide de leurs sous-vêtements par un noeud dont seuls certains experts maîtrisent l’art… le Shibari… Spectacle macabre pour le lieutenant Stephane Corso de la police judiciaire qui devra en signer la fin … Très vite la concordance des indices pointera vers un suspect, Philippe Sobieski, ex taulard au passé trouble reconverti en peintre à succès aux toiles aussi populaires que provocatrices …
On comprend d’emblée que Terre des morts a fait l’objet d’un travail de recherche pharaonique. La description des scènes, le différentes étapes de l’enquête, le déroulement du procès étaient tous décrit avec une précision quasi chirurgicale…. Mais ce trop plein de détails m’a aussi parfois beaucoup égaré… et il m’est arrivé de trouver certaines scènes vraiment trop longues n’arrivant même plus à vraiment retrouver le fil directeur du roman… Car si mon résumé peut sembler bien simplet, l’intrigue de Terre des mort est tout sauf facile… Par l’imbrication de différentes histoires, certaines sans lien direct avec le double homicide, Jean Christophe Grangé a véritablement pris un malin plaisir à me diriger droit dans des impasses, des sens interdits et des fausses pistes… Et s’il est vrai que j’ai pu trouver la première partie du roman un peu trop longue et parfois même confuse, je dois avouer que la fin m’a littéralement scotchée … Certains diront qu’elle était trop tirée par les cheveux, mais pour moi il faut vraiment avoir l’esprit un peu dérangé pour imaginer un tel épilogue …
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