Autant prévenir les lecteurs ne s'étant pas encore décidés à lire cet ouvrage, c'est une lecture que j'ai trouvée très inégale.
Le protagoniste (Stéphane Corso) a tout d'un commandant Caplan, violent, abyssal et maudit par la vie. Père d'un enfant qu'il peut perdre de vue à tout moment, chef de groupe au 36, à cheval entre des descentes musclées dignes de l'Allemagne nazie de 1942 et des fusillades qui feraient passer celles de "Heat" pour des kermesses de quartier . Une enfance sacrifiée, et une adolescence qui confine à la folie et à l'autodestruction.
Cependant, une série de meurtres sordides et sanglants vont mettre le père de famille en grande difficulté. Philippe Sobieski, le principal antagoniste de l'histoire, risque probablement de vous abasourdir. Un profil riche et original, criminel repenti, satyre aguerri, cet individu va probablement vous fasciner. Sur fond de toile de maître espagnol et de macchabés aux sourires béants, l'OPJ devra redoubler d'attention et de sang-froid pour mettre son vis à vis sous les verrous.
Nonobstant, j'ai eu le cruel sentiment que page après page, révélation après révélation, l'auteur s'était enlisé dans un certain sensationnalisme sans jamais trouver de porte de sortie convaincante et réaliste. Le dénouement ne m'a que très peu séduit et j'ai refermé le livre avec beaucoup de scepticisme. Ce roman m'avait fait beaucoup de promesses, et bien peu furent tenues.
La montagne accouchait d'une souris.
Je mets donc 5 étoiles pour la trame narrative, la situation d'énonciation, l'élément perturbateur ainsi que les péripéties mais n'en accorde qu'une pour le dénouement et la situation finale même si le tout dernier chapitre (la fameuse missive) est venu sauver (à mon sens) une fin qui s'acheminait inexorablement vers un fiasco retentissant.