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Il est parfois des moments dans la vie où un livre vous appelle. Vous savez, en votre fort intérieur, à mesure que vous en dévorez les pages, que vous avez saisit la bonne oeuvre au bon moment.
Clairement, ce ne fut pas mon cas avec La Tête Légère.
Pour la première fois depuis des années, je l’admet, j’ai calé sur un livre qui est pourtant plutôt correct. Mais comme je suis têtue, je ne voulais pas le mettre de côté. Parce qu’au fond, je sentais bien qu’il était plutôt bon dans son style.
Alors il m’a fallut quatre mois (4 mois !!) pour venir à bout de ce livre. La première fois en quinze an que je peux quitter mon domicile sans avoir le bouquin que je lis dans mon sac. C’est dire l’ampleur du massacre. Parfois, être têtu, c’est franchement con. Voilà, c’est dit.


Et pourquoi je vous raconte cela ? Parc que fatalement l’état d’esprit d’un lecteur influe sur sa lecture et fatalement sur sa note de l’oeuvre. Mais comme j’essaye d’être une critique honnête, je me devais de le stipuler. D’autant que la fiche du film ne croule pas sous les critiques.


Je ne suis guère friande de la littérature classique russe, mais Slavnikova présente ici un ouvrage qui m’évoque l’idée que je me fais de ce genre de littérature.
Un livre dont l’histoire absurde s’acharne su un individu lambda qui se voit confronté à une question simple : l’individu est il plus important que le groupe ? Et en cela, la liberté d’un individu, sa, vie, ses choix sont ils plus ou moins important que ceux de la société ? Car si l’on y réfléchit bien, si les individus ne sont pas libres de leurs choix et de vivre leur vie comme bon leur semble, la société qu’ils constitue peut elle être libre ?


Le personnage de Maxime T. Ermakov, sous ses allures détestables et égoïstes, n’en est pas moins un individu basique. Il veut vivre sa petite vie tranquille, s’acheter un appartement, gagner de l’argent et profiter de celui ci.
Evidemment, nous avons tous en nous l’enfant nourrit aux contes de fée rêvant d’un monde où les gens sont tous des héros prêt à se sacrifier pour une plus grande cause. Ici, éviter de nombreuses catastrophes meurtrières. Mais la réalité n’étant pas un conte de fée, combien de personne le ferait ? Il suffit de jeter un oeil sur notre passé pas si glorieux pour nous rendre compte qu’au nom de notre envie de vivre ou de survivre, nous sommes bien capable de fermer les yeux sur quelques horreurs… Alors au fond, combien de personne se tirerait une balle dans le crâne si l’on venait les trouver en leur expliquant que c’est le seul moyen de sauver des milliers de gens ? Ne serait on pas tenté de se dire que l’on a rien à voir avec ça ? Que l’état devrait s’occuper de prévenir ces catastrophes annoncées ? Qu’après tout, on a rien demandé à personne et que l’on a rien de particulier ?


Au fil de son roman, Slavnikova nous rapproche d’un homme qui nous met mal à l’aise par son égoïsme qui n’est en somme qu’humain, comme nous. Elle nous montre un personnage qui, s’il a l’air lâche, n’en n’a pas pour autant le courage et la persévérance de vivre une vie rendue horrible par les pronostiqueurs sociaux lui ayant apporté la terrible nouvelle.


En cela, le roman La Tête Légère nous fait réfléchir sur ce qui fait de nous des êtres libres, des êtres supposément supérieurs, des êtres sociaux, des êtres humains. Et en cela, le roman est vraiment intéressant.
D’autant que la prose de l’auteure - par le truchement de la traduction - est agréable à lire. Plein de poésie parfois, plein de cruauté à d’autre moment. Et même lorsque la réalité sombre et grotesque fait place à des rêves ou des hallucinations paranormales, le livre maintient une qualité d’écriture vraiment sympathique.
L’histoire se renouvelle bien et l’auteure ne se contente pas de faire descendre son héros en enfer à coup d’acharnement contre Maxime T. Ermakov. Elle nous offre également des histoires différentes, des personnages tristement grotesques ou horriblement inspirés, chacun dévoilant son intérêt à mesure que les pages se tournent.


Alors bien que je me sois forcé à finir le livre, bien que je dois confessé l’avoir lu à reculons jusqu’à la dernière page, le livre de Olga Slavnikova n’en reste pas moins intéressant et bien écrit. Avec des personnages riches et qui posent questions, des situations horribles et tragiques qui laissent à réfléchir, et un final très bien tourné.
Simplement, un livre qui se doit d’être lu au bon endroit au bon moment, ce que mon entêtement ne m'a pas permit de faire...

Créée

le 16 mars 2017

Critique lue 262 fois

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Gaby Aisthé

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