La Théorie des cordes par BibliOrnitho
Dans un futur proche (année 2015 alors que l’auteur écrit ces lignes en 2006), Elisa Robledo (32 ans) est physicienne et enseigne dans un établissement privé. Au beau milieu d’un cours, elle tombe sur un article de journal qui la bouleverse. Parvenant à faire bonne figure, elle s’enfuit dès que la cloche sonne. Un mystérieux coup de téléphone confirme ses pires craintes quelques heures plus tard. Un collègue et ami, Victor Lopera, répond alors à son appel et accepte de l’aider. Sur une route entre Madrid et Burgos, la jeune femme s’ouvre à lui : séquence flash-back.
Dix ans plus tôt, Elisa et Victor participèrent à un cours très sélect sur la théorie des cordes. Cours dispensé par un physicien génial, David Blanes, adulé par notre héroïne. La théorie des cordes – qui doit être clairement comprise par une personne sur un million, part dont je ne fais pas partie – permet à la physique théorique de faire joujou avec le temps. Temps considéré comme quatrième dimension, malléable comme les trois autres. Cours s’achevant sur un symposium auquel participe le génial Stephen Hawking (ce qui me rappelle que j’ai toujours « une brève histoire du temps » qui m’attend dans ma bibliothèque) : David Blanes révèle alors les noms des étudiants qu’il emmènera à Zurich pour travailler avec lui. Qui aura cette chance ? Elisa, évidemment. Et un autre étudiant : Ric Valente.
Mais arrivée à Zurich, Elisa est surprise de reprendre immédiatement l’avion et de se retrouver sur un minuscule atoll paradisiaque au milieu de l’Océan indien avec la fine fleur de la physique mondiale. Des baraquements climatisés, une base militaire pour assurer leur sécurité, un accélérateur de particules et des ordinateurs pour travailler et une profusion de blocs notes à noircir d’équations incompréhensibles au commun des mortels (dont cette fois je fais partie). Leur terrain de jeu : le passé lointain.
Le souci, c’est qu’on ne joue pas impunément à l’apprenti sorcier. Des philosophes les ont prévenus : une entité supérieure (Dieu ou quelque-soit le nom qu’on lui donne) veille au grain. Les physiciens travaillent comme des dingues, cherchent… et trouvent. Pour leur plus grand malheur. Car en distordant les courbes du temps, ils ont engendré ce que les fiches posologiques contenues dans les boites de médicaments appellent des « effets indésirables ».
Le thriller scientifique tourne alors au gore. L’hémoglobine coule à flot. La seconde partie a dû être imaginée par un Stephen King au sommet de son art rougeoyant. C’est un autre livre qui démarre. Un autre livre qui me séduit nettement moins malgré le suspense et la tension qui, malgré moi, me scotchent au livre (le suspense n’est pas le seul : la belle Elisa qui passe son temps à se balader à poil est aussi un bon moyen pour l’auteur de fidéliser le client). Les morts atroces se succèdent. Même les militaires les plus aguerris ont le cœur au bord des lèvres.
Un style sans originalité mais facile à lire : le livre se dévore à toute vitesse sans temps mort (si je puis dire !) Mais comment terminer un livre pareil ? Je me suis posé la question 200 pages avant la fin en craignant un épilogue manqué. Je n’ai pas été déçu : l’auteur accouche effectivement d’une souris et termine essoufflé juste avant de manquer de personnages à dézinguer.