Une mémoire qui ne se dévoile que très progressivement...

J'ai découvert Gabriel Katz par son roman la maîtresse de guerre. Captivé par l'ambiance mystérieuse qui émanait de ce titre, j'ai souhaité découvrir plus avant l'oeuvre de cet auteur au travers de la trilogie le puits de mémoire, premier écrit de cette jeune plume.

La traque, premier tiers de l'ensemble, campe les protagonistes et l'univers au sein duquel ils évoluent. Dans un monde médiéval fantastique assez classique, un accident fortuit permet à quelques prisonniers de recouvrer leur liberté. Il s'avère cependant rapidement que lesdits fugitifs ont perdu la mémoire de leur identité et qu'ils sont pourchassés. Commence alors une quête pour comprendre qui ils sont...

Si l'écriture est aisée et plaisante à lire, l'installation de cet univers m'est apparue un peu lente, voire empreinte de mollesse par moments. Les pérégrinations de nos compères s'avèrent en effet parfois palpitantes tandis que certains passages s'enlisent davantage. De la même façon, il est des parties plus tendues où la rudesse de ce monde s'exprime avec tranchant tandis que d'autres moments sont d'une légèreté qui crée un décalage étrange. C'est ainsi que j'ai eu parfois l'impression de lire deux romans en parallèle, l'un réaliste et sombre, l'autre quasi bucolique.

L'intérêt du lecteur est certes régulièrement stimulé mais l'intrigue n'avance qu'à tous petits pas et alors que survient la fin l'on se dit que le tome entier n'est qu'une large introduction. Introduction qui se centre d'ailleurs bien plus sur quelques personnages que sur le monde en lui-même, assez peu fouillé. Néanmoins, avec tous les éléments intéressants disséminés au cours du récit, on peut espérer une suite qui prenne davantage d'ampleur.