Ce livre m'ayant été offert, j'ai bien failli passer complètement à côté du phenomène La Tresse. Mais me voilà prête à en donner mon avis.
Ce roman représente, à mon sens, une véritable imposture, la quatrième de couverture vantant un bouquin résolument féministe, presque humaniste, réussissant le tour de force de faire s'entrecroiser trois vies, trois destins, trois femmes.
Au lieu de cela, on se retrouve à lire des portraits de femmes plus clichés que tout, trop extrêmes. En tant que femme il est finalement très difficile de s'y identifier, d'en tirer des leçons. Les protagonistes sont agaçantes. On se retrouve avec une ôde à l'égocentrisme où la plupart des actes devant représenter le courage et l'affranchissement s'avère être du pur égoïsme, voire de la stupidité.
( Smita, devant le refus de son mari de suivre son idée insensé et dangereuse, décide sur un coup de tête de l'abandonner et de priver sa fille de son père)
Finalement, toute l'histoire suggère une mauvaise morale insinuant que le seul moyen de "s'en sortir" c'est de commettre des actes idiots/cruels et surtout égoïstes, sous prétexte que "c'est fini les femmes soumises, nous sommes des femmes libres et indépendantes on fait ce qu'on veut. "
Tout est manichéen dans ce livre et ce point négatif est peut être l'un des pires.
L'écriture, quant à elle, ne sauve pas le roman, on se retrouve avec un récit poussif où règne la répétition : Laetitia Colombani passe tant de lignes à user et abuser des énumérations et des reformulations que la pauvreté d'inspiration et de direction du roman transparaissent rapidement. Il y a ça et il y a la création d'un prétendu exotisme à base des mêmes locutions étrangères réutilisées systématiquement, à tel point qu'on dirait un enfant qui aurait appris de nouveaux mots rigolos.
La Tresse est donc un roman qui passe complément à côté de son objectif et achevé à la va-vite (les histoires qui se croisent ne se croisent que quelques pages avant la fin du roman et de la manière la plus attendue possible). Son auteure nous propose un bon hors sujet ratant à la fois sa narration et ses personnages.