Il est de ces ouvrages que l’on vous presse à lire, dont on vous rabâche la nécessité jusqu’à ce que vous décidiez d’en entamer enfin la lecture. Mais ouvrir un livre c’est accepter de jouer avec le hasard, on ne sait jamais vraiment sur quoi l’on va tomber.
Le lecteur pourra s’en vouloir de ne pas avoir lu la petite biographie de l’auteur qui figure en quatrième de couverture. De ne pas avoir vu que la réalisatrice Leatitia Colombani avait crée des films tels qu’A la folie pas du tout et Mes stars et moi. Tout était pourtant dit et prédit dans les titres de ces films.
Un livre sur les femmes arrivait à point nommé, un ouvrage sur trois femmes du monde aux « destins croisés » était inespéré. Mais comme le lecteur a pu le constater ces temps derniers, écrire sur les femmes est une gageure. Un grain de sable peut faire tomber l’auteur dans le stéréotype, c’est exactement le piège dans lequel Colombani est tombé.
La working girl au bord du burn-out, l’italienne et la lourdeur de la tradition sicilienne, l’indienne et le poids des castes. Il aurait été étonnant qu’une avocate ne soit pas au bord du burn out, qu’une italienne ne doive pas faire face au machisme, qu’une indienne ne subisse pas le carcan de sa caste.
Le stéréotype posé, reste à romancer. Dès la page 70 le lecteur pourra s’amuser à vérifier si ses hypothèses vont aller bon train dans la suite du roman. Sans surprise il y aura donc un amour interdit, des adieux larmoyants au fond d’un car et un remake du magnifique Philadelphia incarné par l’avocate qui bien sur, va être mise de côté car elle est malade.
Laetitia Colombani a composé un roman gorgé de bons sentiments. Ces lectures mettant en scène des « destins croisés » donnent hélas souvent une sensation de déjà vu et de déjà lu. Rien de nouveau sous le soleil. Le lecteur sera toutefois heureux d’en apprendre un peu plus sur les modes de vie indiens (le pèlerinage et les scènes de crémation) mais aussi sur l’étymologie du mot amazone, bienvenue pour évoquer le cancer du sein.