Un goût d'Asimov
Après un début un peu abscons, on se laisse emporter par ce récit dit de "hard science" à la française qui décrit un sauvetage aux confins du système solaire. C'est le premier tome d'une trilogie...
le 1 avr. 2024
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La SF française réserve décidément parfois de belles surprises; et pourtant je ne suis pas du genre à pousser des cocoricos à tout bout de champ. Voilà un roman récent, bien dans la ligne de cette nouvelle génération d'auteurs (Chambers notamment) qui ont su sortir de l'utopie comme de la dystopie. Et qui essaient de pondre des trucs réalistes : dans cette trilogie, on est en 2173. Et tout ne va pas bien, mais tout ne va pas mal non plus. Bon la crise climatique a eu lieu (avec des milliards de victimes), mais l'humanité s'est redéployée dans les zones encore habitables des hémisphères nord et sud. Les IA sont omniprésentes et aux mains de deux méga-corporations, mais ne sont utilisées qu'à des fins pacifiques et de bien-être des personnes. Une gouvernance mondiale s'est installée, bref ça ne va pas si mal, même si les politiciens restent des politiciens. Et puis, il y a la petite touche LGBTQ que l'on retrouve désormais dans pas mal d'ouvrages récents de SF.
Ingénieur des mines (de Nancy), Raufast a eu la bonne idée d'inventer un corps de mineurs spatiaux, qui forent en quelque sorte l'espace-temps dans l'espoir d'y trouver des gisements d'antimatière. Tout ça repose sur un substrat scientifique et mathématique à vrai dire plutôt bien fichu, mais qui est loin d'être ésotérique et à peu près compréhensible pour quiconque possède un peu de vernis scientifique (disons que c'est bien vulgarisé, même si en fait c'est totalement inventé). Très bien vu également le coup des deux agences (l'ARA et l'ISE) en rivalité permanente pour les budgets, la gouvernance et le pouvoir qui est leur conséquence. Avec un prix spécial décerné au personnage de Galibert, le répugnant directeur de l'ISE. Je ne peux m'empêcher de citer la façon dont il apparait dans la narration : " Thimothée Galibert était un français aux grosses moustaches...il était représentatif de ces vieilles civilisations qui s'accrochent à leur gloire ancienne...La France n'était aujourd'hui qu'un pays touristique, dont la moitié nord, la seule encore vivable, fournissait la nouvelle Europe en agrumes et en séjours touristiques ". Bingo ! Quand je disais réalisme...
Après, le roman est haletant, rythmé et entretient un suspense certain, puisqu'il s'agit de l'opération de sauvetage de deux mineuses égarées dans une strate de l'espace-temps sans possibilité de retour à cause d'une avarie. Les personnages sont bien campés, façon plutôt cool, très humains en fait, pas vraiment des héros hollywoodiens. Et un twist final, en toute fin de bouquin, oblige quasiment le lecteur à enchainer sur le tome 2 de cette trilogie baryonique. Pour ma part, je ne me suis guère fait prier.
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il y a 2 jours
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