Ce livre est au fond plus proche du carnet et, sous cet aspect, se présente comme quelque chose de tout à fait délicieux. J'ignorais tout de l'existence de ce petit bouquin ; quelle ne fut pas ma joie lorsque je le trouvai à une fête du livre, devançant un camarade cinéphile qui m'accompagnait.
Pour ceux qui sont des fervents défenseurs du réalisateur conformiste dans son anticonformisme, c'est un petit bijou qui ornera fièrement la bibliothèque du salon. Pour les autres, c'est une autre paire de manches.
Les histoires sont toutes bercées par l'univers Burtonien : L'histoire de divers personnages sympathiques confrontés à un monde qui les mènent à leur perte. Parfois fataliste, parfois Rousseauiste, toujours romantique, Burton détruit allègrement ses personnages, à coup d'univers implacable, à coup de bêtise naturelle, ses personnages candides ne manquent d'aucun méfait de la plume de l'auteur.
L'ensemble est emballé dans un style plutôt enfantin (les dessins ressemblent à ce que gribouilleraient des enfants doués, l'imagination aidant et les textes n'ont pour leur avantage que leur simplicité se traduisant par l'accessibilité). Mais je ne jette pas la pierre ; ce style enfantin renforce l'univers Burtonien et la nostalgie de personnages qui semblent sortis de l'imagination d'un gosse.
Néanmoins, il y a quand même la déception d'avoir l'impression que les poèmes n'ont pas été plus travaillé. Que le résultat aurait pu pousser plus loin, mais on reste sur notre faim. On aurait voulu en savoir plus sur ces personnages. Chaque poème ressemble à un film sympathique sur lequel on aurait zappé dont on n'assiste qu'aux vingt dernières minutes.
Mais au fond qui se soucie de la qualité alors qu'il suffit, comme je l'ai dit, d'orner sa bibliothèque (ou DVDthèque) de ce livre pour qu'il semble perdre tous ses défauts.