Ma deuxième intrusion dans l'univers de l'auteur et je dois dire que j'aime toujours autant son imagination et sa façon de peindre une toile complexe tissée par les fils des destins d'une palette de nombreux personnages intrinsèquement liés par une évènement bien particulier.
Le tout sous la forme d'un puzzle temporel où les pièces nous sont données dans le désordre grâce à un subtil jeu de flashbacks / flashforwards, pour mieux nous laisser dans le brouillard jusqu'au dénouement final.
Dans La Maison des Chagrins, il était question d'un accident de voiture, et la trame était beaucoup plus personnelle, confinée dans la petite histoire de ses personnages. Ici, dans La Tristesse du Samouraï, l'action se déroule dans la grande Histoire et "débute" en 1941, dans une Espagne en fin de guerre.
On découvre alors les dessous du Franquisme, les magouilles politiciennes pour rester au pouvoir, les violences inhérentes à la dictature et le putsch de 1981. Tout ça sert de toile de fond au roman, pour mieux expliquer ce qui relie trois générations de familles à cause d'un évènement marquant.
Un roman noir sur l'humanité et ses travers, le désir de vengeance et ses conséquence sur l'âme humaine et surtout de recherche de la rédemption.
Une écriture sombre mais subjuguante que je n'ai pas réussi à lâcher sur les trois derniers quarts, qui relate des évènements durs sans détours ni fioritures. Un souci du détail impressionnant dans la mise en scène mais surtout dans les personnages plus que réalistes.
On parle beaucoup du Polar Suédois, mais l'Espagne n'a définitivement rien à lui envier.
A réserver au plus vite dans votre médiathèque si, comme moi, vous étiez passés à côté de la hype.