Marco Minelli, un comptable doté du don de "couper le feu", se retrouve plongé dans une enquête criminelle qui bouleverse sa vie paisible. Tout commence lorsqu’il est appelé pour soulager un homme gravement brûlé. Ce dernier, bourru et reclus, est retrouvé mort peu après dans des circonstances atroces. Effrayé par la scène et des bruits suspects à l’étage, Marco s’enfuit et alerte anonymement la gendarmerie. Ainsi débute une intrigue haletante dans les paysages envoûtants des Pyrénées, près de Toulouse.
Ce thriller noir se distingue par son ambiance oppressante et ses personnages complexes. La psychologie des personnages est bien travaillée, bien que je n'aie pas ressenti une grande empathie pour eux. Marco, bien que central, est un antihéros parfait. Son amie et voisine, Manue, apporte une touche d’authenticité et d’humanité, tandis que Gabrielle Leseigneur, major de gendarmerie au caractère tranchant, intrigue par ses zones d’ombre. L’alternance des points de vue entre Marco et les enquêteurs dynamise le récit et maintient une tension constante. Sans oublier l'insertion de chapitres en italique écrits par le meurtrier supposé. Si j'ai trouvé l'identité du meurtrier assez prévisible, c'est surtout la découverte du mobile qui m'a tenue en haleine.
Dès les premières pages, l’écriture de Céline Servat se révèle fluide et incisive, rythmée par des chapitres courts qui renforcent l’urgence de l’enquête. Mais là où Céline Servat excelle, c'est dans son traitement du thème des enfants placés et des difficultés qu'ils rencontrent une fois adultes. L’autrice exploite avec réalisme son expérience d’assistante sociale pour aborder le thème poignant des enfants placés et des familles d’accueil offrant une réflexion réaliste et nuancée.
Ajoutez à cela une atmosphère montagnarde pesante et immersive, derrière laquelle se cache une tension latente qui ne cesse de croître au fil des pages et vous obtenez un polar efficace et marquant. Un excellent thriller, à découvrir sans hésitation !
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