Ce bref texte de Milan Kundera est à l’image de son oeuvre: une trame à l’apparence légère au service d’une analyse profonde de la condition humaine. Le roman est découpé en 5 journées qui rythment la vie de 8 personnages dans cette intrigante « ville d’eaux » aux alentours de Prague.
Une jolie infirmière,un gynécologue fantaisiste, un romantique américain, un musicien célèbre, un ancien détenu qui s’enfuit, une femme trompée, un homme trompeur, une muse imaginée, tous se laissent emporter par cette danse qui ne fait que s’accélérer, en serrant toujours un peu plus fort la main de leur partenaire qui ne fait que glisser. Les questions les plus graves sont alors subtilement posées avec cette légèreté blasphématoire caractéristique des écrits de M.Kundera: tromperie, avortement, jalousie, lâcheté, suicide, fausse culpabilité, recherche d’identité, avortement, politique, liberté… et un premier rôle est donné au meilleur des danseurs: notre cher et tendre individualisme.
Au fil de la lecture, on retrouve donc l’univers de l’auteur: poésie contemporaine, rythme quotidien, personnages incisifs, destins qui se croisent au gré d’une valse menée avec brio, qui s’accélère malheureusement jusqu’à la dernière ligne…qui arrive toujours trop vite. La valse de la vie et de la mort, et des destins croisés, en 5 petits temps.