La variété andromède est l’un des tous premiers romans de Michael Crichton, a qui l’on doit quelques vagues petits romans tels que Jurassic Park ou Sphère. Ayant décidé dernièrement de creuser un peu plus la bibliographie de l’auteur, j’avais décidé de trouver ses premières oeuvres, ce qui je dois le dire, n’est pas chose aisée puisque des livres comme La variété andromède ne sont plus édités.
Ceci dit, ma patience et ma ténacité furent récompensées.
La variété andromède n’est certes pas le meilleur roman de l’auteur, mais il pose les bases du style de l’auteur et montre bien que déjà à l’époque, le monsieur avait du potentiel qui ne demandait qu’à croître.
On retrouve donc ici la science fiction projetée dans le réel, à grand renfort d’explications scientifiques, d’expériences et de leçons de physiques-chimie et de biologie.
Pour ceux dont, comme moi, les cours de science nat’ et de physique remontent à quelques années et dont le doux voile de l’oubli s’est posé sur leurs souvenirs, certains passages pourront paraître un peu long. C’est la marque de Crichton qui renforce la réalité de sa fiction en décortiquant les choses qu’il invente de telle manière qu’elle nous paraissent aussi réel que le livre que nous avons entre les mains. La chose peut certes paraître un peu pénible par moment, mais le bénéfice général atténue la peine. Le lecteur, pour peu qu’il possède de tes lointaines bases, ne sera donc ni perdu ni noyé dans les informations donné par Crichton. Et puis au moins Crichton nous prévient-il dès le départ : « (…) et je demande l’indulgence du lecteur s’il lui arrive de se heurter à un passage aride du fait de sa technicité ».
Enfin bref, la technicité des romans de l’auteur, on a l’habitude. Le roman en est plus réaliste, mais est ce que cela suffit ?
On sent apparaître également les prémisse de son talent pour poser des ambiances et faire monter le suspens. Evidemment, la scène final n’a rien à voir avec le final de Sphère du point de vu de l’intensité et du stress, évidemment l’ambiance aseptisée du laboratoire ne rivalise pas avec l’ambiance oppressante du Jurassic Park, mais on sent bien que l’on tient quelque chose d’intéressant.
Du début à la fin, on suit les réflexions de ce groupe de chercheurs tentant tranquillement, à l’abris du stress que pourrait causer la connaissance du monde extérieur, à comprendre Andromède. Tel des enquêteurs, ils cherchent le coupable, sa description, son mobile, son mode opératoire. On se prend au jeu même si l’on est pas scientifique dans l’âme, et le roman en devient fort plaisant.
Côté personnages, l’auteur n’avait pas encore le talent qu’il développa par la suite de nous attacher a ses héros. Au final, on se prend de sympathie pour le groupe, mais pas encore pour chacun de ses membres. L’organe intellectuel qu’est l’équipe Wildfire l’emporte sur les neurones différenciés que sont les scientifiques, mais la chose n’empêche pas de partager la quête du groupe et de trembler pour eux alors pas de quoi se plaindre trop fort.
Un bon petit roman donc, qui contient déjà les bases de ce qui fera par la suite des grands romans de l’auteur. Des idées brillantes, juste assez plausible pour paraître réaliste, et enrobées d’explications rationnelles pour nous convaincre qu’elles sont réelles et que nous y sommes réellement. Quelques petites failles ici ou là, quelques petites faiblesses, mais pour un début, Crichton mettait déjà la barre à une hauteur plus qu’honorable. Un 7 peut être légèrement surnoté, mais pas vraiment démérité.